Près de soixante ans après avoir accueilli le premier Festival mondial des arts nègres en 1966, le Sénégal s’apprête à renouer avec une page historique de son engagement culturel. En novembre 2025, Dakar accueillera le tout premier Festival ouest-africain des arts et de la culture, baptisé Ecofest. A travers cet événement, la Cedeao et l’Uemoa entendent renforcer la cohésion régionale et célébrer la créativité ouest-africaine, tout en favorisant l’intégration économique et sociale.

 

Par Ousmane SOW – Le Sénégal accueillera, en novembre prochain, la toute première édition du Festival ouest-africain des arts et de la culture (Ecofest). L’annonce a été faite, ce vendredi 30 mai, par la ministre de la Jeunesse, des sports et de la culture, Khady Diène Gaye, lors d’une conférence de presse organisée conjointement avec des représentants de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Prévu à Dakar, ce festival, co-organisé par le gouvernement du Sénégal, l’Uemoa et la Cedeao, est placé sous le thème : «La mutation des crises sociopolitiques en Afrique de l’Ouest : que peut faire la culture ?» Selon les organisateurs, Ecofest a pour principal objectif de «promouvoir l’intégration, la cohésion sociale, la paix et le développement socioéconomique et culturel dans la région Afrique de l’Ouest». Le festival entend mettre en lumière la diversité culturelle de la sous-région à travers des expressions artistiques variées, notamment la musique, la danse, le théâtre, les arts visuels, la littérature et bien d’autres disciplines. A travers cet événement culturel majeur, la Cedeao et l’Uemoa entendent renforcer la cohésion régionale et célébrer la créativité ouest-africaine, tout en favorisant l’intégration économique et sociale.

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Initiée dès 1987 à travers l’adoption de l’Accord-cadre culturel par les chefs d’Etat, l’organisation d’un tel événement avait été repoussée à plusieurs reprises. La ministre Khady Diène Gaye l’a rappelé. «C’était la Côte d’Ivoire qui était initialement positionnée pour abriter ce premier Festival des arts et de la culture. Mais hélas, le destin en a décidé autrement. Le Sénégal va accueillir ce premier festival en novembre prochain.» Elle a aussi exprimé sa fierté face à cette responsabilité d’abriter ce festival en terre sénégalaise. «Ce choix du Sénégal n’est pas fortuit. Nous avons la disponibilité des plus hautes autorités, des infrastructures culturelles solides, des talents immenses et surtout une volonté partagée pour l’intégration africaine», fait-elle savoir, soulignant que ce festival est aussi un outil de mobilisation pour la jeunesse africaine. «Il n’y a que la culture, tout comme le sport, qui peut valablement accompagner cette jeunesse africaine. Ce sont des vecteurs de transformation sociale et de croissance économique», souligne-t-elle.

«La culture, c’est de l’économie»

Un regard partagé par Fatou Sow Sarr, commissaire de la Cedeao en charge du développement humain et des affaires sociales, qui revient sur la dimension historique de l’événement. «Je rappelle que c’est au Sénégal qu’a été lancé le premier Festival mondial des arts nègres, en 1966, avec feu Léopold Sédar Senghor. Il disait que la culture est au début et à la fin du tout. Senghor était en avance sur nous. Nous ne le comprenions pas. Mais aujourd’hui, nous savons que la culture peut être au cœur du développement humain», a-t-elle affirmé. Une vision également partagée par l’ensemble des organisateurs qui misent sur la culture comme moteur économique, dans un contexte régional marqué par des défis multiples. «La culture, c’est de l’économie. Ce festival, il fallait le concrétiser. L’Afrique de l’Ouest fait bloc. Nous partageons les mêmes réalités culturelles. Et c’est ce capital commun que la Cedeao veut valoriser pour renforcer la cohésion sous-régionale», a souligné Fatou Sow Sarr.

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De son côté, Mamadu Serifo Jaquité, commissaire de l’Uemoa, a rappelé les longues étapes du projet. «Il y a maintenant sept ans que la Cedeao et l’Uemoa ont décidé d’unir leurs efforts pour organiser ce festival très important. Beaucoup de péripéties dont la pandémie du Covid-19, ont ralenti le processus», explique-t-il. Il s’est toutefois réjoui de voir enfin ce rêve devenir réalité. «Nous devons adresser nos vives félicitations au gouvernement du Sénégal et aux équipes techniques de nos deux institutions. Ce festival permettra de promouvoir notre patrimoine culturel, de soutenir le tourisme et de renforcer la libre circulation des personnes et des biens à travers la culture», a-t-il indiqué.
ousmane.sow@lequotidien.sn