Le sujet de dissertation du Bac 2018 dans l’épreuve de géographie dans les séries L et S, a été intégralement repris cette année. Un choix étonnant qui frise le manque de rigueur.
Dans les séries L et S, les candidats au Bac de l’année dernière ont sans doute dû se frotter les mains. Le sujet 1 de géographie de l’année dernière a été repris lors du Bac 2019 qui a démarré lundi. En clair, les candidats au premier diplôme universitaire ont refait le même sujet de dissertation. «Pendant une dizaine d’années, l’attention du monde s’est largement portée sur les mutations spectaculaires que l’Afrique subaérienne a connues après plusieurs perdues et non développement. Le temps de l’afro-optimisme semblait venu tandis que les opportunités du continent redécouvertes. Toutefois, ces progrès indéniables ne doivent pas faire oublier les vieux démons africains, qui restent l’apanage des régions encore pauvres, sous développées et sous éduquées». Une citation de François Bost, tiré de son ouvrage Images économiques du monde 2017. Avec les consignes.
Si le fait est loin d’une triche encore moins une fraude, la thèse de légèreté et le manque de rigueur étaient partagés sur la toile. Certains professeurs contactés même s’ils admettent que la pratique n’est pas interdite, se sont étonnés de revoir un même sujet durant 2 examens successifs. «Les redoublants de l’année dernière sont favorisés», considère un professeur joint au téléphone. Favoritisme, c’est un argument qui hante l’esprit de certains candidats qui se plaignent déjà même de n’avoir jamais appris ce thème en classe à cause de programmes non terminés. Un cas qui ne remet pas en cause la sincérité de l’organisation du Bac, mais sème le doute. Car jusqu’ici on connaissait des épreuves reprises. Mais il y’a avait des années de décalage. Après les fuites constatées lors du concours général dans l’épreuve de mathématiques, cette remarque pourrait être la tâche noire dans l’organisation de cet examen. «Peut-être que c’est un sujet que les candidats n’avaient pas trop compris l’année dernière et qu’on a voulu remettre cette année», a tenté de comprendre un enseignant au Lycée Blaise Diagne.
Le Quotidien a cherché en a savoir plus cette affaire. Contacté, le directeur de l’Office du Bac s’en lave les mains. Socé Ndiaye explique que sa structure «gère le volet technique et organisationnel du Bac et non le contenu». Directeur de l’éducation et de la formation au ministère de l’Education nationale, Moustapha Diagne s’est voulu peu prolixe sur la question. Il nous a renvoyé à l’Inspection génération de l’éducation et de la formation (Igef) qui en dernier ressort, valide le contenu des épreuves. Nous avons tenté en vain de joindre la doyenne de l’Igef, Mme Sène.
l’épreuve de 2018l’épreuve de 2019