En prélude à la 14e édition de la Biennale d’art contemporain de Dakar (Dak’Art), Abdoulaye Diallo, «Le berger de l’île de Ngor», et l’Association Sembène Ousmane ont rencontré la presse pour aborder les contours de leur participation à cet évènement majeur dédié aux arts plastiques, au design et aux arts numériques. Par Ousmane SOW

– Le lancement officiel de la 14e édition de la Biennale d’art contemporain de Dakar est prévu ce 21 mai 2022. A l’atelier Penc 1.9 de l’île de Ngor, l’artiste-plasticien Abdoulaye Diallo, alias «le Berger de l’île de Ngor», et l’Association Sembène Ousmane sont déjà à pied d’œuvre pour accueillir sans doute, l’un des événements majeurs en Afrique dédié aux arts plastiques, au design et aux arts numériques. Au cours d’une rencontre avec la presse, le Pr Maguèye Kassé, professeur titulaire des universités, a partagé l’angle sous lequel ils vont aborder cette biennale. «Ĩ Ndaffa#», le thème de la biennale, qui veut dire «forger» en langue sérère, «signifie dans le même temps pour nous, un appel à une réflexion beaucoup plus profonde et beaucoup plus globale comme du reste, notre approche de l’art africain contemporain. Mais, nous voulons élargir le champ conceptuel de forger parce que quand nous posons la question : quelle humanité pour demain ?, nous répondons : nous voulons forger une nouvelle humanité», déclare le Pr Maguèye Kassé, par ailleurs commissaire permanant de Abdoulaye Diallo, l’artiste plasticien. S’exprimant au cours d’un petit déjeuner de presse sur l’île de Ngor, le Pr Maguèye Kassé souligne que cette 14e édition de la biennale fera participer plusieurs artistes visuels, créateurs et plasticiens d’Afrique, mais également de la diaspora avec 19 créateurs. «Nous donnons à l’art une place qui est assez particulière dans la compréhension que nous en avons», indique le Pr Kassé, qui informe que différentes activités sont prévues sur l’île de Ngor afin de «conjuguer les arts pour forger une nouvelle humanité».
La biennale de cette année abordera plusieurs thématiques dans le domaine de l’art, par des défilés avec des artistes comme Oumy Sy et Amanda Fashion. Cette édition verra également des innovations : prières pour les Lions du football, exposition d’artistes plasticiens en résidence dans le cadre du Pinceau de l’intégration, atelier d’initiation des enfants à l’art plastique, projection de films et discussions, danse avec les enfants de l’institution de Sainte Jeanne d’Arc, visite des expositions du Penc 1.9 à la Maison du bonheur, atelier de musique pour les enfants, une table ronde sur le dialogue interreligieux, mais aussi la musique et singulièrement le jazz avec Jam Jazz, Conny Schneider, saxophoniste, trompettiste du groupe de jazz Gëëstu, a fait savoir le Professeur Maguèye Kassé.

Un art pour communiquer avec les cerveaux
Justifiant les raisons de sa participation à cette biennale, il informe que le thème de la biennale, «Ĩ Ndaffa#», est un prolongement du thème générique qu’il avait animé en 2018 et qui s’intitulait : «Quelle humanité pour demain ?» D’autre part, elle sera l’occasion de tenter de trouver une réponse à quatre questions qui lui paraissent fondamentales. D’abord, quelle place nos sociétés réservent-elles aux jeunes à l’école, dans la famille ou dans la Nation ? Ensuite, comment l’éducation peut-elle préparer les générations futures aux exigences d’un monde en constant bouleversement ? De plus, comment surmonter la crainte du chômage, l’angoisse de l’exclusion et celle de la perte d’identité ? Et enfin, comment faire progresser dans l’humanité, les idéaux de paix, de Justice et de liberté sociale ?