Bindjalou, Niaféna, Bissine, : Les symboles de la reconstruction en Casamance

Dans les villages jadis abandonnés, l’Etat commence par le plus important. «Il est heureux aujourd’hui que le programme de reconstruction de Bissine, voire de la Casamance, ait démarré par l’éducation, car elle constitue aujourd’hui un enjeu de développement et une «sur-priorité» au Sénégal», se réjouit le sous-préfet de Niaguis. Malgré les tiraillements, Richard Birame Faye rappelle que l’Etat veut faire de Bissine une nouvelle agglomération, à l’instar de Bindjalou Manjacque et Niaféna, où des lotissements ont d’ailleurs été opérés au niveau des 13 villages retournés. «On veut y ériger des infrastructures qui polarisent toute la zone, voire les villages environnants, et qui vont constituer un ciment fédérateur, un facteur de cohésion sociale», justifie-t-il. Après les salles de classe, l’Etat va entamer, à Bissine, la construction du poste de santé, le foyer des femmes, pour loger la décortiqueuse, le moulin et le matériel de transformation de la noix d’acajou. «On vous a assez parlé, assez expliqué, aidez-nous donc à dépasser ces querelles», plaide-t-il.
35 milliards à valider par le Président Sall
Ce n’est pas tout : il y a une enveloppe de 35 milliards de F Cfa, estimée comme le coût aujourd’hui du programme de reconstruction de la région. Les autorités administratives et les populations espèrent son déclenchement, lors de la tournée économique du Président Sall, prévue au mois de décembre prochain en Casamance. Sur place, il va inaugurer des infrastructures et lancer de nouveaux chantiers. «Nous travaillons d’ailleurs à ce que le Président Macky Sall vienne à Bissine, qui constitue le symbole de retour au bercail des populations en Casamance, après plusieurs décennies de conflit. Mais s’il y a des querelles ici de gauche à droite, le chef de l’Etat ne pourra pas venir au niveau de ce terroir», indique le sous-préfet de Niaguis.
Il plaide pour la sensibilisation, la réconciliation, le pardon mutuel, afin de tourner la page des querelles du passé, pour aller à la reconstruction de la Casamance, qui est le grenier du Sénégal. «Le retour dérange certaines personnes ; mais qu’elles sachent que l’Etat prendra ses responsabilités et que personne ne va bloquer ce processus de retour et de réintégration. Et que les gens le comprennent. Les limites entre quartiers, villages, c’est de l’utopie. Et si limite il y doit y avoir, cela incombe à l’Administration, l’Etat», précise Richard Birame Faye.