Une mission de la Direction de l’agriculture, qui a sillonné la semaine dernière les trois départements de la région de Ziguinchor, a jugé le niveau de développement des cultures satisfaisant.

A Bignona, 1ère étape de cette tournée régionale, la mission de la Direction de l’agriculture a, après avoir échangé avec les services techniques du département, visité la vallée de remembrement de 30 ha de Diagobel dans le Niamone. Un domaine rizicole qui est sous la conduite de l’Agence nationale du conseil agricole (Ancar), avec la diffusion sur place d’un Système de riziculture intensif (Sri). A Ziguinchor, la mission du ministère de l’Agriculture et de l’équipement rural s’est rendue aussi à l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) où elle a échangé avec la direction sur les innovations technologiques que cet institut a introduites dans le système agricole.
Cette tournée, explique Ibra­hima Khalil Sabaly, le chef de mission, «s’inscrit dans le cadre des missions de suivi de la campagne agricole 2019-2020 ; missions assignées à la Direc­tion de l’agriculture et l’équipement rural, qui a ainsi constitué des équipes qui vont sillonner le territoire national pour faire l’état des lieux de cette présente campagne agricole». Cette visite, selon lui, «constitue la première phase qui consiste à faire le bilan à mi-parcours ; ensuite il y aura une deuxième phase qui va consister à évaluer un peu les pré-récoltes et la dernière phase va consister uniquement à l’aspect commercialisation». Et sur le niveau de développement des cultures, Ibra­hima Khalil Sabaly juge que «globalement, le niveau végétatif des cultures est relativement bon dans la région».

100 parcelles de 25 ha remembrées à Essyl
A Essyl dans le Bandial, commune d’Enampore, zone-pilote dans le cadre du remembrement des vallées en Casamance, l’équipe du Maer, accompagnée des responsables du Comité vallée du village d’Essyl, a pu constater de visu les 100 parcelles de 25 ha chacune remembrées dans le cadre de ce projet.
Interpellé sur l’intérêt du remembrement de leur vallée, Paul Honoré Bassène, président du Comité vallée d’Essyl, estime que l’objectif est de rechercher une autosuffisance alimentaire en riz. «A un certain moment, les producteurs se sont rendu compte que le fait d’utiliser de petites parcelles ne les arrange pas et qu’ils ne pourraient arriver à la mécanisation. On a donc jugé nécessaire d’opter pour le remembrement pour booster notre production», a-t-il indiqué. Le président du Comité vallée d’Essyl d’ajouter que l’intérêt avec la mécanisation aujourd’hui, est d’utiliser moins de temps, moins de main d’œuvre, de faire le repiquage à temps pour arriver à la phase d’entretien. «C’est donc le calendrier cultural qui va vite. Et si on a une bonne pluviométrie, on a plus de rendement», relève-t-il. Et avec le Sri, Paul Honoré Bassène estime là également, que cela leur permet de faire vite et mieux. «On nous a conseillés de faire les pépinières à côté des parcelles, de repiquer un pied tous les 25 cm. Du coup, là où on utilisait beaucoup plus de semences pour une parcelle de 0,25 ha (12 à 15 kilos de semences), avec le Sri, on a 3 kilos de semences pour une parcelle de 0,25 ha. Et auparavant, on faisait de vastes étendues de pépinières et avec le Sri, il suffit de quelques mètres carrés pour faire ses pépinières et en une seule demi-journée seulement en attendant le repiquage», dixit le président du Comité vallée d’Essyl.
A Oussouye, où la mission a visité un champ de maïs à Loudia-Ouolof, les producteurs ont déploré le retard des semences et souvent de mauvaise qualité.
Mais précise M. Sabaly, «maintenant, concernant la mise en place et la cessation des intrants agricoles, on est pour toute la région de Ziguinchor à 100% pour l’arachide, 100% pour le niébé, 93% pour le maïs, 100% pour le riz».
Quid du matériel agricole ? M. Sabaly est d’avis que l’Etat a fait de gros efforts surtout en ce qui concerne le matériel attelé et les engins lourds, tels que les tracteurs ainsi que pour le matériel léger avec les semoirs, les charrettes, etc.
Sur la doléance des producteurs qui demandent à l’Etat de dégager les moyens conséquents pour le remembrement des vallées en Casamance, le chef de mission informe qu’une réponse est en train d’être opérationnalisée par l’Etat avec le Programme national de développement de l’irrigation locale (Pndil) mis en œuvre pour les cinq prochaines années, destiné à la Casamance et à la Zone centre. Toute chose qui va, indique-t-il, accroitre les moyens techniques et financiers dans les bassins rizicoles et booster la culture du riz et contribuer à l’autosuffisance en riz.