Malgré les efforts consentis par les communautés pour lutter contre les effets des changements climatiques, les résultats ne suivent pas. A cause d’un réel problème de financement. Pour juguler cet impair qui plombe les efforts des producteurs, l’Ong Action solidaire international et ses partenaires ont initié une campagne de plaidoyer en faveur du financement des pratiques d’adaptation endogènes. L’objectif de cette campagne est d’interpeller en premier les décideurs au niveau national et ensuite les décideurs au niveau international sur les financements qui n’arrivent pas aux producteurs, en essayant d’influencer et de faire en sorte qu’il y ait des  mécanismes accessibles pour que ces financements puissent ruisseler jusqu’au niveau local.

‎ Mamadou Barry, Directeur exécutif de l’Ong  Action solidaire international,  assure que les financements existent, mais c’est l’accès qui constitue le plus grand problème. «Les financements existent, mais c’est l’accès à ces financements qui pose problème. Même au niveau national, il y a des fonds qui existent qui  doivent aller  aux acteurs.

Malheureusement, ces fonds n’arrivent pas aux acteurs», a-t-il déclaré. L’Ong et ses partenaires comptent ainsi s’employer pour essayer d’adresser cette problématique lors de cette campagne aux autorités et aux bailleurs nationaux et internationaux. Il s’agira, pour eux, de bien poser le problème en identifiant les cibles comme les décideurs et les parlementaires.

Au terme de cette campagne de plaidoyer en faveur du financement des pratiques d’adaptation endogènes, l’Asi et ses partenaires veulent atteindre certains objectifs. «Nous attendons quatre étapes au bout de cette campagne. La première, c’est  mettre en place un fonds dédié. Au terme de la campagne, nous attendons que les décideurs nationaux puissent mettre en place un fonds dédié qui va s’adresser à cette pratique d’adaptation endogène. La deuxième étape, c’est qu’il y ait une loi qui soit véritablement adoptée par l’As­semblée nationale pour institutionnaliser le financement de cette pratique d’adaptation. Pour la troisième, il sera question de promouvoir les pratiques d’adaptation endogènes prometteuses qui vont servir à une duplication dans nos localités. Il y a de très bonnes pratiques d’adaptation, mais faute de moyens, malheureusement, ces pratiques d’adaptation ne peuvent pas être dupliquées pour servir d’autres localités», liste le Directeur exécutif  d’Action solidaire international (Asi).

Pour Modou Guèye Seck, directeur du Partenariat et du financement des organisations au niveau du ministère de l’Agriculture, le gouvernement veut sortir de la logique d’assistanat pour aller vers une logique d’autonomisation. «Chaque année, on prend certaines sommes qu’on distribue. Les mêmes secteurs restent dans leur situation de précarité, de sous-développement. On a dit à un moment donné qu’on est dans un processus de transition, mais il faudra arriver à sortir de cette transition pour aller vers une logique d’autonomisation», ajoute-t-il.

Pour lui, on ne peut pas parler d’autonomisation si on ne maîtrise pas les facteurs de production. «Aujourd’hui, pour faire de l’agriculture, il faut de l’eau. Le Sénégal dépend à 95% de la pluviométrie. On sait qu’avec les changements climatiques, la pluviométrie devient non seulement problématique, mais également elle arrive avec son lot de problèmes, d’inondations. Pour nous, il faut qu’on arrive à sortir de cette dépendance à la pluviométrie. Ce sont des investissements structurants qu’on veut faire sur la maîtrise de l’eau avec des systèmes de goutte à goutte partout où on va installer des coopératives communautaires», informe-t-il.

Aujourd’hui, il y a un objectif d’implantation d’une quarantaine de coopératives au niveau communautaire, que le ministère de l’Agriculture compte mettre en place durant les deux prochaines années sur l’ensemble  du territoire national. Le gouvernement a prévu aussi de refaire le capital semencier en mobilisant les techniques  semencières sur l’ensemble des spéculations qui sont prioritaires  pour le Sénégal.
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