Célébration de la Fête de la musique : Dakar au rythme des concerts

Dakar semble être une capitale à part. Au moment où le monde est crispé à cause de l’agression américaine en Iran, la capitale sénégalaise célèbre la musique. Une inconscience aux relents de leçon de vie ! Il faut vivre le présent. C’est le message que semble lancer la capitale sénégalaise. Par Malick GAYE –
Au moment où le monde avait les yeux rivés sur le Moyen-Orient, craignant un futur incertain, le Sénégal était dans le temps présent. Dakar, la culturelle, savourait l’instant avec une inconscience (à juste titre) déconcertante. Il y avait au moins 10 plateaux dans le département pour célébrer la musique. A la Place Mamadou Diop de Yoff, l’idole des jeunes a été la tête d’affiche. Le seul nom de Vj était suffisant pour ameuter la foule venant des quartiers environnants. Mia Guissé et Amadeus ont été aussi annoncés. Naturellement, la jeunesse était au rendez-vous. En attendant leur venue, la municipalité de Yoff, en partenariat avec la Ville de Dakar, a choisi de mettre en lumière les artistes locaux. C’est dans cette logique que Diogomay et Baka ont été invités sur scène. Après leurs prestations, il est aisé de comprendre pourquoi ils sont toujours restés au statut d’artiste local. Il n’y avait point d’interaction avec le public. Les deux nommés se sont contentés d’égrener les minutes qui leur étaient imparties. Les relances des maîtres de cérémonie n’ont rien pu faire pour réveiller le public. La prestation des deux artistes n’a pas aidé. Toujours dans la même logique de faire briller les fils de Yoff, Alioune Kassé a été appelé sur scène. Sa prestation n’a pas été d’une différence remarquable. Depuis qu’il a perdu la «clé» du succès, le chanteur s’est réfugié dans le rnb. Avec des paroles en français et une musique enregistrée dans l’Hexagone, il a essayé de se rappeler à son succès d’antan, mais en vain. Naturellement, il a dû revenir au mbalax. Il a joué Thiabi bi pour se remémorer son succès passé. Même avec ce titre, la jeunesse est restée dans indifférence totale. Décidément ! L’époque où il faisait danser les foules semble révolue depuis plusieurs décennies. La musique semble le dépasser. Le concert offert par la mairie de Yoff a enregistré la présence de plusieurs artistes.
Les amateurs de rap galsen s’étaient donné rendez-vous à la Maison des cultures urbaines (Mcu) de Ouakam. L’Association Impact Sénégal (Ais) y a organisé un concert pour le compte de la première édition du festival Urbanoiz. Pour cette première, PPS the Writah, Balvada, Gun Mor, Wizaby, Safaray, Cool 10, OMG, Dj Djilass, Kalpong, Hustlah, Taijiscin, Wzaa, Peulh bi mc, Mister grogu. C’était un show uniquement rap. Balvada, qui avait opéré une pause dans sa carrière, a repris le mic. Son rap n’a pas pris une ride. Sa musique reste authentique. Désormais, il ambitionne de reconquérir le rap galsen. Au regard de sa prestation du 21 juin passé, les amateurs de rap vont être gâtés. Si Balvada a confirmé tout le bien qu’on pense de lui, Peulh bi mc continue à faire son petit chemin. Dans sa logique d’imposer un rap en pulaar, le Foutankais gagne des points. Lors du concert, tous ses morceaux ont été en pulaar, ce qui n’a pas manqué de faire bouger le public. Qui, faut-il le rappeler, n’a fait le déplacement que pour des moments de ce genre.
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