A Yoff-Layène mercredi, tout était mis en œuvre pour une prière collective en phase avec les mesures sanitaires édictées dans la lutte contre le Covid-19. Il y avait foule, mais les organisateurs ont tenu au respect des mesures barrières.Par Babacar Guèye DIOP

– A Yoff-Diamalaye, toutes les portes menant à l’enceinte sont fermées. Mercredi, jour de célébration de la Tabaski, seules deux issues sont fonctionnelles et servent d’entrée aux milliers de fidèles qui rivalisent par la clarté maculée de la blancheur des habits. La Croix-Rouge, le Groupement central des Layènes, organe chargé de l’organisation de l’Appel, et une dizaine de personnes sont chargés de distribuer des masques. Avant de poser les pieds nus sur le sable fin, il est servi à chaque fidèle un masque et du gel hydro-alcoolique pour se désinfecter les mains. Dans le vaste espace, sanctuaire de Seydina Limamou Laye, les incantations à la gloire de Dieu agressent les narines et bercent les fanatiques, tous agglutinés devant le mausolée du fondateur de la communauté layène, malgré les rigueurs caniculaires de la matinée.
En Baye Laye, ils voient le retour du Mahdi. Une foi que le funeste Covid-19 ne peut ébranler. Qu’il pleuve ou qu’il neige, la prière collective est incontournable à Layène ! Même lors de la fermeture des mosquées, les fidèles de Seydina Limamou Laye sacrifiaient à cette pratique tous les vendredis. Pour cette prière de Tabaski, le Groupement central des Layènes a très bien organisé la distanciation physique. Des drapelets décorant le sol indiquent une distance d’un mètre entre les fidèles. Il est 8h. Le soleil montre ses rayons et annonce un temps de chaleur. Sur une grosse pancarte du ministère de la Santé et de l’Usaid, plaquée à l’entrée de Diamalaye, il est indiqué les mesures préventives : port du masque, lavage des mains et distanciation physique. Les hommes devant et les femmes derrière quand un espacement d’une vingtaine de mètres de distance les sépare. «Nous avons montré qu’on pouvait prier tout en respectant les mesures sanitaires prescrites», a déclaré Seydina Mandione Laye, fils du khalife général des Layènes à la fin de l’office.
L’imam Mame Libasse Laye, enturbanné, montre l’exemple. Devant les fidèles, il a prié pour le recul de cette vague meurtrière de coronavirus. Après la prière, il a, dans la continuité de la Korité, axé son sermon sur le veuvage. Selon lui, une femme doit attendre la fin de la période de veuvage pour entretenir un quelconque type de relation avec un homme. «Entretenir des relations sexuelles avec un homme alors qu’on est veuve est un gros péché qui mérite un lourd châtiment pour les deux personnes. Se marier alors qu’on n’a pas fini d’observer cette période est un mariage nul devant Dieu», a averti l’imam Mame Libasse Laye.
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