Cérémonie – Célébration du Gamou : Tivaouane prône l’unité et la cohésion pour un «Sénégal plus fort»

La cérémonie officielle de l’édition 2025 du Gamou annuel de Tivaouane, où était présent le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, Jean-Baptiste Tine, a servi de tribune aux autorités en général pour mettre en relief le thème de cette année, «Célébrer le Mawlid pour une société plus cohésive, solidaire et unie», suivant le message du Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, destiné à la communauté musulmane du Sénégal, aux disciples de la Tidianiyya, d’ici et d’ailleurs, aux plus hautes autorités de l’Etat du Sénégal.
Par Cheikh CAMARA – Lors de la cérémonie officielle du Gamou, les autorités religieuses de Tivaouane sont revenues sur le choix du thème : «Célébrer le Mawlid pour une société plus cohésive, solidaire et unie.» Il est dicté par le constat alarmant d’une «société humaine fracturée, où le vivre-ensemble et la coexistence pacifique des communautés sont devenus des chemins de croix». Le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, Jean-Baptiste Tine, transmettant le message du président de la République au Khalife Serigne Babacar Sy Mansour, s’est voulu précis : «Le chef de l’Etat est très sensible aux préoccupations de cette ville sainte.» Aussi de poursuivre : «L’Etat a fourni beaucoup d’efforts pour la réussite de ce Gamou, et s’est montré particulièrement attentif aux préoccupations des populations de la ville sainte.
Nos pensées vont aux victimes des inondations et nous réaffirmons que le président de la République est très sensible et attentif aux difficultés qu’elles traversent.»
Serigne Mansour Sy Dabakh, représentant le Khalife général des Tidianes, appelle les Sénégalais au «dépassement de certaines perceptions, en plaçant l’humilité au cœur de toutes les actions. Le Sénégal est plus fort… Nous devons servir notre pays avec humilité et non nous servir». Il les invite à s’impliquer pleinement dans la construction du pays. Le guide religieux a surtout insisté sur l’importance de l’entente, de la cohésion sociale, au détriment des «intérêts purement et exclusivement personnels». Tivaouane a exprimé sa reconnaissance à la délégation gouvernementale pour sa présence et son soutien constant à cette tradition. Une occasion donc pour la famille Sy de Mame Maodo d’adresser une mention spéciale aux autorités étatiques, pour avoir honoré tous les engagements pris. Le Khalife général des Tidianes est largement revenu sur «la vie bénie du Prophète Mouhamed (Psl), qui fut une école divine qui forma des hommes exceptionnels et des compagnons vertueux. Ceux-ci recevaient de lui ses enseignements avec satisfaction, obéissance et conviction, persuadés qu’il était porteur d’un message contenant des principes universels, des fondements généraux et des législations célestes». Pour Serigne Babacar Sy Mansour, «en célébrant la naissance de cette lumière, nous célébrons le message qu’il a apporté de la part de son Seigneur, c’est-à-dire l’islam, qui demeure le seul salut face à nos divisions, nos haines, nos guerres, nos hostilités les uns envers les autres, la profanation des sacralités, la diffusion des turpitudes, la transgression des interdits et l’immersion dans les passions et péchés qui détournent l’homme de l’accès à la présence du Seigneur des mondes». Le marabout a aussi longuement évoqué «l’éducation islamique, qui repose sur des piliers dont les plus importants sont : le volet dogmatique, qui établit une foi saine en Dieu ; le volet cultuel, qui régule la relation de l’homme avec son Seigneur ; et le volet législatif, qui fixe les règles pour l’application de la loi divine parmi les hommes». C’est, dit-il, «une éducation globale, équilibrée et positive, fondée sur la morale et la préservation de la dignité humaine. Elle ne néglige aucun aspect de la vie humaine. Elle œuvre à purifier l’homme et à l’orienter vers le bien, en luttant contre les dérives, en soignant les maladies psychologiques qui gangrènent les sociétés et en formant les individus à la probité, à la chasteté, à l’affection et à l’altruisme». Il pense qu’«il incombe aux parents de veiller à l’éducation de leurs enfants dans la religion de l’islam». Il a cité «les phénomènes sociétaux qui envahissent nos communautés : la prolifération de la fornication, la dislocation des familles, les mises en scène immorales, les meurtres volontaires -autant de symptômes d’un effondrement moral, d’une faiblesse de foi et d’un déclin spirituel, fruit d’un éloignement total des enseignements du Bien-aimé, le Prophète (Psl)». Le guide d’ajouter à cela, «la propagation des drogues, des jeux de hasard et des paris». Ce sont, dit-il, des «fléaux que chaque musulman, et singulièrement les autorités étatiques et religieuses, doit combattre et réduire avant que la colère de Dieu ne s’abatte sur nous». Serigne Babacar Sy Mansour en déduit que «l’islam veut que la société de ses adeptes soit une société exemplaire dans ses valeurs et principes, pure dans ses comportements et sa morale, clairvoyante dans sa marche, réfléchie dans ses idées, tolérante dans ses relations, juste dans ses règles et sage dans sa politique».
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