Babacar Mbaye «Ngaraf», président du mouvement Alliance Sauver le Sénégal, a sa petite idée sur la lutte contre le Covid-19. Dans un contexte marqué par de «fortes mesures» prises par le Président Macky Sall sur fond de couvre-feu pour couper la chaîne de transmission du coronavirus au Sénégal où on compte plus d’une centaine de cas, Babacar Mbaye «Ngaraf» demande aux autorités étatiques de se pencher «sérieusement sur le cas de la décharge de Mbeubeus qui constitue l’un des chaînons manquant dans la lutte contre le Covid-19».
«Pour éviter la propagation du coronavirus, on a décidé de fermer les universités, les mosquées. Pourquoi cette mesure n’est pas étendue à Mbeubeus ? Au moment où l’on interdit les rassemblements pour éviter la propagation du coronavirus, des personnes sont en contact avec les ordures à Mbeubeus. C’est cela qu’on devrait d’abord interdire», déclare M. Mbaye.
«Est-ce que Mbeubeus est une zone de non-droit ? Est-ce Mbeubeus est immunisée ?  Est-ce que Mbeubeus est un sujet tabou ?», s’interroge le président du mouvement Alliance Sauver le Sénégal lorsqu’il s’est agi de constater qu’aucune mesure n’a été prise par les autorités par rapport à cette décharge dans la stratégie déployée pour contenir le Covid-19.
Loin de lui l’idée de remettre sur la table le débat sur la fermeture de Mbeubeus dont la seule responsabilité relève de l’Etat, Babacar Mbaye «Ngaraf» estime que «si rien n’est fait à l’encontre de Mbeubeus, la lutte contre le coronavirus risque d’être difficile à gagner».
«Mbeubeus, bombe écologique hier, est devenu une bombe coronavirus aujourd’hui. Les charrettes, les enfants de la rue (pas talibés, car les vrais sont confinés dans leurs daaras) risquent de faire échouer le plan de riposte et les mesures édictées. 1 500 à 1 800 récupérateurs sont au quotidien dans la décharge. Donc toujours en contact avec les ordures venues de partout et avec nos populations dont ils font partie», alerte le président du mouvement Alliance Sauver le Sénégal, qui cite le Président Macky Sall «en disant tous contre le coronavirus, on ne devrait pas laisser le virus en vie, mais nous ne devons pas laisser nos vies à ce virus».
«J’ai peur de Mbeubeus et de ce quartier face au coronavirus», ajoute celui qui indique que le système de transport risque d’être une source de propagation même du Covid-19 au niveau de cette décharge.
«Les charrettes, aujourd’hui devant la rareté et la cherté des taxi-clandos, constituent le principal moyen de transport dans la banlieue. Leurs conducteurs, pour la plupart des enfants de moins de 15 ans, inconscients du coronavirus, les surchargent et exposent tout l’équipage», indique M. «Ngaraf» qui rappelle «l’arrestation du président des récupérateurs pour vente de produits périmés ramassés à Mbeubeus».