Le jeune Mansour Diop avait ôté en novembre 2017 la vie à son père, qui aurait refusé de lui donner de l’argent pour son petit-déjeuner. Après avoir commis ce parricide, il est allé se terrer dans la forêt de Bargny. Arrêté par ses frères après son retour à la maison familiale, il a été traduit en justice. Ce mardi, il comparaissait devant la Chambre criminelle pour le délit de parricide. Il sera fixé sur son sort le 2 mars prochain.
Le parricide. Un péché commis par Mansour Diop en ôtant la vie à son père qui aurait refusé de lui donner de l’argent pour son petit-déjeuner. L’affaire avait plongé les habitants de Darou Salam, un quartier de Diamaguene Sicap, dans l’émoi et la consternation en novembre 2017. Les faits s’étaient produits le 23 novembre 2017. L’imam Mbaye Sy Diop a été retrouvé égorgé dans sa chambre. Et l’auteur de cet acte ignoble n’était personne d’autre que son propre fils, Mansour alias Sora. Après son forfait, ce dernier a pris la fuite pour se réfugier dans la forêt de Bargny. Sa cabale n’aura duré qu’un mois.
Après son retour chez lui pour récupérer sa carte d’identité, Mansour Diop a été tenu en respect par ses frères qui l’ont conduit à la police où il avait reconnu les faits à lui reprochés. Mardi, l’accusé répondait de ce crime odieux. Devant la barre, cet homme âgé aujourd’hui de 43 ans a nié les faits. «Ce n’est pas moi qui ai tué mon père», dit-il.
Des dénégations qui ont surpris le juge qui n’a pas manqué de lui rappeler ses propos devant les enquêteurs. «Ce jour-là, je me suis battu avec mon père dans sa chambre. Je lui ai porté deux coups à la poitrine et il s’est affalé. C’est ainsi que j’ai pris le couteau pour l’égorger. Après mon forfait, j’ai fermé la porte et je suis sorti de la maison en escaladant le mur. J’ai lavé le couteau avant de l’offrir au vendeur peulh. Au moment des faits, j’utilisais de la drogue mais aussi je buvais de l’alcool», lui rappelle le juge. Qui poursuit en revenant sur ce que l’accusé a dit au juge d’instruction. «J’ai tué mon père sur ses ordres. Il m’a demandé de l’achever et je l’ai fait», lui cite-t-il.
Malgré tout, l’accusé s’arcboute à ces dénégations. Ses frères qui ont comparu à titre de témoins, ont tous soutenu qu’il est bien l’auteur des faits. Car, Sora est dépeint comme un violent qui n’hésite jamais à user d’une arme lors d’une bagarre.
Abdoulaye Diop soutient qu’il a une fois asséné à son frère un coup avec une arme blanche. «Lorsque j’ai vu mon père inerte, immédiatement, je me suis dit que c’est lui», dit-il.
Un autre témoin, El Hadj Moussa Camara en l’occurrence, déclare que ce jour-là, l’imam Mbaye Diop avait demandé à le voir. «Quand je suis arrivé chez lui, il m’a dit que l’attitude de son fils ne lui inspirait pas confiance. La présence de Mansour, chez lui, ne le rassurait pas parce qu’il était souvent armé de couteaux et autres objets dangereux. Il voulait qu’il quitte la maison», a-t-il informé.
Mais quand M. Camara s’entretenait avec le défunt imam Ratib, Mansour s’était installé devant eux, les épiant à moitié nu, poursuit le chef du quartier. Et deux heures après son retour chez lui, il a reçu le coup de fil l’annonçant le décès du guide religieux.
Pour le Parquet, les faits ne souffrent d’aucune contestation. Car Mansour est peint par ses frères comme un homme violent, souvent sous l’emprise de la drogue. C’est à cause de ce comportement que son père, qui est affilié à la confrérie tidiane, ne voulait plus de lui dans sa maison. Estimant qu’il est conscient de son acte, il a requis la perpétuité.
La défense pense le contraire et sollicite la clémence de la Chambre criminelle. La décision de ce Tribunal sera rendue le 2 mars prochain.