«La rencontre de la négation», c’est l’appellation que Cheikh Diop a donnée à la traditionnelle cérémonie de remise des cahiers de doléances au chef de l’Etat dont il déplore l’attitude lors de la Fête du travail. Le leader de la Cnts/Fc informe que son organisation compte apporter une réponse au Président Macky Sall par l’action et par la lutte syndicale.

La rencontre avec le président de la République lors du 1er mai a laissé un goût amer à la Cnts/Fc. Face à la presse hier, le Secrétaire général de cette centrale a fait savoir que cette première rencontre avec le mouvement syndical depuis sa réélection est celle de la «négation». Selon Cheikh Diop, leurs prérogatives et leur mandat n’ont pas été respectés. Pour les syndicalistes, dans ses réponses, le chef de l’Etat n’a donné satisfaction à aucune de leurs préoccupations. D’après eux, il a préféré parler d’augmentation de salaire dans le public qui n’est même pas encore une revendication des syndicats. De l’avis du chef de la Cnts/Fc, cette posture est une suite logique du manque de considération que le président de la République «manifeste à l’endroit des travailleurs que représentent les organisations syndicales majeures avec la suppression des rencontres de partage périodiques» tenues chaque année avant le 1er mai.
Déplorant cette attitude qui « frise l’irrespect à l’égard des organisations syndicales, la Cnts/Fc compte apporter une réponse par l’action et par la lutte syndicale». A ce propos, Cheikh Diop renseigne que des concertations vont être entamées sans délai avec «les organisations syndicales amies non affiliées, mais aussi avec toutes les centrales qui partagent la même appréciation de la rencontre du 1er mai et de l’état actuel du dialogue social».
Le syndicaliste voit dans cette attitude du président de la République, le débat soulevé sur la subvention accordée aux centrales représentatives ainsi que le moment choisi, une volonté de décrédibiliser le mouvement syndical. Pour Cheikh Diop, cela doit être une motivation pour mener la lutte. Fustigeant cette situation, M. Diop soutient que si c’est de cette manière que le Président Sall veut dérouler son Fast track, ils lui imposeront une Union fighting. Il avertit même sur les conflits pouvant découler de cette déclaration du chef de l’Etat si elle s’inscrit dans la ligne de conduite du gouvernement. Espérant qu’elle soit juste passagère, le leader de la Cnts/Fc souligne qu’ils ont des propositions à faire.
Sur le passif social, M. Diop informe que la somme pour régler la partie concernant l’Etat ne dépasse pas plus de 3 milliards. Pour lui, certes tout cela ne s’est pas déroulé sous le magistère du Président Sall mais, déclare-t-il, «il a été élu pour réparer les injustices, qu’il fasse des efforts».
Lors de cette rencontre, le Secrétaire général de la Cnts/Fc a rappelé les préoccupations des travailleurs qu’il avait déclinées lors de la remise des cahiers de doléances. Dans le secteur public, il s’agit de la problématique de la correction des iniquités dans le système de rémunération des agents de la Fonction publique, non-respect de certains engagements du gouvernement dans le secteur de l’éducation et la crise qui perdure avec les inspecteurs de l’enseignement. Il y a également le lourd passif social avec la situation des ex-travailleurs de la Sias, de Ama/Sénégal et des Chemins de fer.
Dans le privé, c’est entre autres, la question de la finalisation des négociations sur les augmentations de salaire généralisées et du projet de la nouvelle Convention collective nationale interprofessionnelle, la situation des entreprises en difficulté (…).
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