Il est sorti de l’ombre hier avec un discours fédérateur.
Cheikh Mouhamadoul Mansour Sy Dabakh fut samedi un porte-parole inspiré. «Nous devons donner aux fidèles talibés, la liberté d’agir, de savoir, de s’interroger et d’avoir droit à des réponses ponctuelles conformes à la Charia. Les liens entre les talibés et leurs maîtres méritent une révision.» Ce sont là les propos tenus lors de la cérémonie officielle du Gamou par le porte-parole du jour du Khalife général, Cheikh Mouhamadoul Mansour Sy Dabakh, qui n’a pas fait dans la langue de bois quant à la nécessité d’une «révision totale de notre vision par rapport à la religion». Le fils de Mame Abdou, revenant longuement sur les «rapports interhumains» devant exister entre les fidèles, d’inviter ces derniers à «s’abstenir de se jeter d’insoutenables paroles en considération de notre amour envers Allah». L’ancien ambassadeur du Sénégal au Koweït pense à la nécessité d’une «complémentarité entre tous les foyers religieux du Sénégal, pour ne travailler exclusivement que pour le compte du Tout-Puissant». Et de poursuivre : «Nous devons, en bons croyants, être très sincères les uns envers les autres, nous ne sommes pas des écuries de lutteurs, nous ne devons pas avoir de problèmes entre Sunnites, Chiites, entre confréries ; notre existence se doit de reposer sur des rapports sincères avec notre Créateur qui a bon dos.» Il est revenu sur le thème du Gamou autour d’une recommandation laconique extraite du Coran : «Ne dites aux gens que du bien», pour finir par inviter les fidèles à «mieux pratiquer cette injonction divine». Le marabout a beaucoup insisté sur «l’instauration de rapports plus civilisés et plus équilibrés entre les uns et les autres, aussi bien dans les relations humaines que dans la vie en société», évoquant «la dépravation des mœurs et des dérives via les réseaux sociaux et les supports médiatiques», dénonçant «le comportement des députés à l’Assemblée nationale».