Par Alioune Badara NDIAYE  (Correspondant ) – 

Victime, comme les autres villes du pays, de l’extinction du guichet stabilisation, Rufisque a vu sa quote-part de la Contribution économique locale/Valeur ajoutée (Cel/Va) pour 2025 passer à 17 millions de francs Cfa contre les 830 millions de francs Cfa pour l’année 2024.
La loi de 2019 instituant la Cel en remplacement de la patente avait prévu d’alimenter le guichet stabilisation pour les 4 premières années de mise en œuvre. «La loi qui a été votée en 2019 pour la Cel n’est pas bonne», a ainsi décrié samedi, Dr Omar Cissé, maire de la Ville. Il s’est exprimé à l’occasion du vote du budget de 2025 qui a chuté de deux milliards de francs Cfa pour passer à 4 milliards 939 millions de francs Cfa. «Aujourd’hui, la ville n’est pas viable financièrement. Une ville n’est pas viable quand elle paie 60% de ses recettes ordinaires en salaires», a-t-il relevé, se désolant des incidences sur les travaux d’envergure en cours de réalisation dans plusieurs zones de la ville.
Pour autant, pas question de baisser les bras pour la mairie qui compte investir davantage les autres niches de recettes pour combler le gap. «Mobiliser les impôts locaux, le foncier bâti, la Cel /Vl, tout le prochain semestre nous ne ferons que travailler sur ça», a ainsi décliné Dr Cissé.
«On avait commencé le recensement en 2022, c’est après que le Promoged a dit qu’ils ont mobilisé beaucoup de ressources pour accompagner la Dgid pour revoir les bases de données fiscales», a-t-il rappelé, en convoquant dans la lancée la responsabilité des agents pour un bon déroulement de ces opérations à venir. «C’est pourquoi j’ai parlé au syndicat. Il faut à partir de 2025 qu’on travaille sur ça. J’ai besoin d’une division des recettes qui travaille sans grève. Il faut qu’on reprenne tout», a-t-il ainsi exhorté.
Outre ces ressources, le maire de la Ville espère la finalisation de la convention 70-30 entre la Sococim et la collectivité portant sur l’assainissement, la voirie et la construction d’un centre de formation professionnelle. «On travaille sur une convention de partenariat autour des problématiques qui nous paraissent les plus aiguës pour la ville (…) La Sococim amène 70% et nous 30%. On est parti sur la base d’un milliard par année ; donc pour 5 milliards au bout de 5 ans que nous allons consacrer aux secteurs de l’assainissement, de la voirie et à la construction d’un centre de formation», a annoncé le maire et député de la législature sortante.
Une convention qui n’a rien à voir avec la somme d’1, 3 milliard par an de la cimenterie en tant qu’impôt local suite à la convention minière de 2006 entre l’Etat et la Sococim.
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