«Etalon d’or» pour Alain Gomis, meilleur documentaire long métrage pour Ousmane William Mbaye et meilleure série télévisée pour Abdou Lahad Mbaye…. 2017 est l’année du Sénégal sur le plan cinématographique. Ses cinéastes ont été sacrés au 25ème Festival panafricain du cinéma et de l’audiovisuel (Fopica). Un sacre dans lequel le Fonds pour la promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica) a joué un rôle déterminant. Aussi, une augmentation du fonds a-t-elle été demandée  lors de la cérémonie de présentation des prix que le ministère de la Culture et de la communication a organisée mardi dans les jardins de la aison de la culture Douta Seck.

A tout seigneur, tout honneur ! La délégation sénégalaise fraichement débarquée de Ouaga avec sa moisson de prix a été officiellement reçue mardi par le ministre de la Culture et de la communication dans les jardins de la maison de la culture Douta Seck, de cette cérémonie de présentation des prix, on retiendra les prémices de la renaissance du cinéma sénégalais impulsées par le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica). D’ailleurs «les distinctions reçues par les réalisateurs sénégalais au Fespaco 2017 démontrent la qualité de la production cinématographique et audiovisuelle nationale», a dit le ministre de la Culture et de la communication, Mbagnick Ndiaye.  A ce titre «un Etalon, un milliard, 2 Etalons 3 milliards», propose Ousmane William Mbaye, plaidant ainsi pour une augmentation du Fopica. Ce qui va certaine­ment, au vu de ces résultats, «replacer durablement le Sénégal dans sa trajectoire de pionnier du cinéma africain au sud du Sahara», selon Mbagnick Ndiaye. Non moins fier d’avoir remporté le meilleur documentaire long métrage au Fespaco avec Kemetiyu Seex Anta, Ousmane William Mbaye se dit «touché par l’engouement du Peuple sénégalais» et a tenu à remercier le gouvernement pour son appui. C’est le même son de cloche chez Abdou Lahad Mbaye, sacré avec Tundu Wundu, meilleure série télévisuelle. De son discours laconique qui laisse présager qu’il n’a pas encore réalisé ce qui lui arrive, Lahad se dit optimiste pour la suite.
Prophète chez soi par la force des choses, Alain Gomis qui vient d’inscrire son nom dans l’histoire comme la deu­xième personne à gagner deux fois de suite l’«Etalon d’or», a profité de cette rencontre pour recadrer les débats sur sa «sénégalité». «Je suis heureux d’être honoré et de pouvoir dire, en tant que métis, que pour moi le cinéma africain et sénégalais n’est pas une condamnation mais un choix. C’est ici que se joue une bonne partie du cinéma mondial. Il s’agit d’une victoire collective», informe-t-il. Avant d’ajouter : «Nous sommes juste les soldats de quelque chose qui marche».
Malgré cette période de fraicheur, le public a entendu plus d’un tour d’horloge dans les jardins de la maison de la culture Douta Seck l’arrivée des autorités avec la complicité de l’Orchestre national. Il fallait fêter les champions et rien n’était trop beau pour eux ! A l’entrée, la troupe Bakalama s’est occupée de l’accueil. Les danseurs, tout de bleu vêtus, accompagnaient le son des tambours avec le regard intéressé des invités qui, quand l’envie d’esquisser des pas de danse devient pressante, n’hésitent pas à se joindre à la fête. Après quoi, l’Orchestre national a pris le relais.
Des lauréats, seul Alain Gomis s’est fait accompagner par Bakalama pour la présentation de son trophée. Les autres, n’ayant pas inscrit leurs noms dans la short liste, des personnes ayant remporté deux fois de suite l’«Etalon d’or», ont présenté seuls leurs trophées. Cependant ils n’en demeurent pas moins méritants qu’­Alain.
mgaye@lequotidien.sn