Le Lycée technique Monseigneur François Xavier Ndione de Thiès affirme sa technicité. Il a en effet remporté cette année, le concours de meilleur projet technologique innovant susceptible de booster considérablement le développement du continent. Ce concours, qui regroupe plusieurs étudiants sénégalais et africains, a été organisé par Dakar american university of science and technology (Daust). Et pour cette année, les équipes qui étaient en compétition ont été confrontées à des défis basés sur des sujets liés à la science, à l’ingénierie et au développement durable de l’Afrique. Et le Lycée technique de Thiès a travaillé sur ce dernier sujet dont la finalité est d’éradiquer la pauvreté en Afrique et de lutter contre la faim. «Nos élèves ont pensé que l’agriculture peut résoudre cette équation qui est de permettre aux familles africaines d’être autonomes. Ils ont ensuite conçu un projet qu’ils ont dénommé : «Terre Promise.» Il s’agit, en effet, avec ce dit projet, de faire de l’agriculture interne, de l’élevage et de construire un hangar de conservation ; le tout fonctionnant avec l’énergie solaire pour alimenter la ferme», explique Mouhamed Sakho, professeur en fabrication mécanique et en maintenance industrielle au Lycée technique Monseigneur François Xavier Ndione de Thiès. En effet, les élèves-techniciens, constatant la pratique agricole qui se fait en Afrique qu’en période hivernale à cause du manque d’eau, ont pensé résoudre le problème à travers l’énergie solaire. Ensuite, ils ont créé un champ qui disposera d’un système d’arrosage automatique, avec un capteur ultrasol qui permet de faire l’irrigation quand le sol n’est plus humide. La pompe démarre et arrose le sol ; quand il est humide, elle s’arrête. Et quand le sol est sec, elle redémarre le même processus. C’est en fait une machine programmée avec un capteur qui détecte l’humidité du sol et actionne la pompe pour arroser quand c’est sec. Le cultivateur peut même rester chez lui ou aller faire d’autres activités lucratives parce que dès que le sol est sec, l’arrosage se déclenche automatiquement. Ceci, pour permettre aux agriculteurs de travailler 12 mois sur 12. Et une fois la production horticole arrivée à son terme, elle est conservée dans un hangar de 10° construit à côté du champ. Et ceci sans compter le poulailler disposant d’une couveuse, construit à coté et alimenté en énergie solaire pour produire des poussins. Et tous les déchets de la ferme sont récupérés pour servir de semences pour l’agriculture. Pour dire, selon professeur Sakho, que «c’est un cercle fermé. Une famille peut faire l’agriculture, la conservation et l’élevage et avoir de l’argent. Et à travers cette forme d’agriculture, l’Afrique va pouvoir se développer et ainsi avoir une autonomie alimentaire». Il s’est en outre réjoui du fait qu’après avoir gagné ce prix, ces élèves ont gagné un marché au sein du Lycée pour reproduire le projet sur 100m2. Il espère avoir d’autres partenaires afin de permettre aux Africains de régler le problème d’autonomisation alimentaire mais également permettre aux élèves sortant du Lycée technique de trouver un emploi. Pour sa part Mouhamadou Mourtala Kane, élève en Bts1 électromécanique, un des concepteurs du projet, a loué la qualité de l’enseignement et le niveau d’encadrement au niveau du Lycée technique de Thiès, avant de signaler que lui et ses camarades ont réalisé d’autres projets. Il s’agit, entres autres, d’un distributeur automatique de boissons chaudes et d’une canne intelligente pour les non-voyants.
Par Ndèye Fatou NIANG (Correspondante) – nfniang@lequotidien.sn