Conférence – Relance économique post-Covid-19 en Afrique : Le Fmi estime les besoins à 425 milliards de dollars

L’Afrique a besoin de 425 milliards de dollars pour relancer son économie fortement impactée par le Covid-19, selon le Fonds monétaire internationale (Fmi). Les prévisions économiques du Fmi pour 2022 sont de 3,8% pour l’Afrique subsaharienne.Par Khady SONKO
– Le Fonds monétaire international (Fmi) estime le besoin financier africain pour la relance économique post-Covid-19 à 425 milliards de dollars. L’institution de Bretton woods prend part, à travers ses actionnaires, pour combler ce besoin et participer à cette relance. C’est dans ce cadre qu’en août dernier, souligne Mesmin Koulet-Vickot, il y a eu une allocation de Droit de tirage spéciaux (Dts) dont 23 millions de dollars étaient alloués à l’Afrique subsaharienne. «Le Fmi a aussi grandement augmenté ses appuis financiers aux pays africains. Au Sénégal, il y a pratiquement deux ans, on a débloqué plus d’un milliard de dollars, soit plus de 600 milliards de francs Cfa, pour aider le pays à traverser cette période difficile», a affirmé Mesmin Koulet-Vickot.
Le représentant résident du Fmi au Sénégal animait hier une conférence économique au Centre africain d’études supérieures en gestion (Cesag), sur le thème : «Perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne : un nouveau choc et une faible marge de manœuvre.»
Selon le conférencier, le Fmi joue sa partition pour atténuer l’impact de ces chocs chez les populations. C’est dans cette dynamique que s’inscrit l’initiative de suspension de la dette. «La dette a considérablement augmenté dans certains pays. Plus de la moitié des pays à faible revenu sont maintenant à un risque de surendettement élevé et certains pays ont carrément des niveaux de dette insoutenables. Il faudrait restructurer», a signalé M. Koulet-Vickot à l’issue de la conférence.
Par ailleurs, avec la guerre en Ukraine, les prévisions économiques du Fmi pour 2022 sont de 3,8% pour l’Afrique subsaharienne, alors qu’elles étaient à 4% l’année dernière, soit un ralentissement de la croissance. Aussi, les risques restent orientés à la baisse. «Nous vivons dans un climat d’incertitude, nous ne connaissons pas encore tous les contours de la guerre en Ukraine», souligne M. Koulet-Vickot.
Au niveau de l’inflation, le représentant résident du Fmi à Dakar parle de plus de 12% en Afrique en 2022. Les chiffres tournent autour de 5,5% au Sénégal, comparé à 2,2% en 2021.
«La croissance a été révisée à la baisse, passant de 5,5% à 5%. Il y a toujours une croissance, mais elle est plus faible qu’initialement projetée en début d’année», analyse l’économiste.
En termes de politique économique, le Fmi recommande au Sénégal de mieux cibler l’intervention de l’Etat à l’endroit les couches les plus vulnérables de la population qu’il faut protéger, mais aussi de poursuivre les efforts en matière de mobilisation des recettes et d’efficience des dépenses publiques pour éviter le basculement à un risque de surendettement élevé.
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