Contre les manipulations des politiques : Le Mouvement des jeunes conscients de la banlieue lancé
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Les violentes manifestations nées de l’affaire Sonko n’ont pas épargné la banlieue dakaroise. Des morts ont été enregistrés aux Parcelles Assainies et à Yeumbeul, des édifices publics et privés ainsi que des commerces ont été saccagés ou réduits en cendres. Le spectre était tel que nombre de responsables de l’Apr s’étaient terrés chez eux et d’autres s’étaient même réfugiés dans des endroits discrets. C’est pourquoi une structure dénommée le Mouvement des jeunes conscients de la banlieue a été mise en place et fait face à la presse. Présidé par Ousmane Diop, il a appelé les jeunes à se méfier des politiciens. «Le calme revenu, certains ont réapparu comme s’ils étaient partis en pique-nique avec leur famille. C’est dans des moments difficiles que l’on reconnaît ses vrais amis. Et cela est une belle leçon pour le chef de l’Etat qui doit comprendre que beaucoup de ses alliés ne s’intéressent pas à lui. Tous nos maires étaient portés disparus pendant les 72 heures de manifestations. La population a été laissée à elle-même», ont dénoncé M. Diop et Cie. Ils citent en premier le maire de Guédiawaye, Aliou Sall, qui est resté introuvable. «Aucun signe de vie de la part du maire qui disait être habitant de Guédiawaye et fils de la banlieue. Même ses collaborateurs à la Ville ont disparu. Et cela démontre encore une fois que si le Sénégal prenait feu, tous allaient larguer la population. Et aujourd’hui, je profite de ces malheureux événements pour dire à la jeunesse d’être consciente, de ne pas se laisser manipuler par ces politiciens qui ne visent que leurs propres intérêts», a dit le Mouvement des jeunes conscients de la banlieue.
Ousmane Diop souligne que les autorités ont toujours un «programme en bandoulière pour tromper la population». «Nous reconnaissons que le chef de l’Etat a mis en place des financements pour les jeunes. Malheureusement ces financements gèrent un groupe d’amis. Beaucoup de jeunes qui sont dans notre structure aujourd’hui ont vu leurs projets rejetés ou même moisis dans les tiroirs des structures dédiées», indique-t-on. Le mouvement rappelle que la banlieue regorge des milliers de jeunes qui sont diplômés et formés, mais sans emploi. S’ils saluent les promesses de financement des jeunes annoncées par le chef de l’Etat lors de son message à la Nation et réaffirmées en Conseil des ministres, Ousmane Diop et ses camarades demandent d’abord de financer les jeunes détenteurs de projets, qui ont une formation et qui chôment depuis des années. M. Diop demande tout de même aux jeunes de la banlieue de «se réorganiser pour prendre leur destin en main et ne pas laisser les politiciens décider à leur place». Dans ce sens, les animateurs du mouvement envisagent une marche pour être entendus.