L’office national de l’assainissement du Sénégal a pris des dispositions pour ne pas être débordé par les eaux de pluies. Quitte, comme à Keur Massar, à se substituer à l’Adm pour éviter les drames de l’inondation. Mais l’Onas veut aussi jouer la carte de la sensibilisation de l’opinion.Par M. G –

L’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) a prévenu depuis le 9 mai dernier, que l’hivernage de cette année sera bien arrosé. L’agence avait d’ailleurs, à l’occasion, interpellé toutes les parties prenantes pour qu’elles prennent leurs dispositions afin d’éviter des drames dus à des pluies abondantes. Ce qui va au-delà des inondations, car l’Anacim a attiré l’attention sur les risques des maladies hydriques ou des pertes de bétail, et même des inondations des cultures et le développement des acridiens.
En ce qui concerne les risques d’inondations, l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) veut tout faire pour éviter des drames, du type de ce qui s’est passé à Keur Massar lors de l’hivernage de l’année 2020. Ainsi, selon les calculs opérés, la structure nationale a prévu, pour cette saison, de mettre en œuvre des Opérations pré-hivernages et hivernages (Oph). Pour cela, un montant prévisionnel d’1 milliard 50 millions de francs Cfa serait dégagé.
A côté de cela, l’Onas va s’atteler au curage des réseaux de drainage des eaux pluviales avec un linéaire de 152 km (en plus des ouvrages du Progep1) à curer sur les 313 km existants. Elle va également s’adonner au curage de bâches de pompage des eaux pluviales au niveau des 75 stations de pompage (Stap). Il y aura aussi le curage des bassins d’infiltration ou de stockage des eaux pluviales. Cela, par exemple, à Grand-Yoff, dans la Zone de captage, ainsi qu’au bassin Keur Niang de Touba, entre autres.
L’Office va prendre également en charge l’entretien et la réparation des équipements des 75 stations de pompage d’eaux pluviales et de 95 stations de pompage d’eaux usées (électropompes, groupes électrogènes et armoires électriques).
Il faut rappeler que les inondations de 2020 avaient conduit à réaliser le bilan du Programme décennal de lutte contre les inondations (Pdli). On a pu se rendre compte que sur un budget initial de 767 milliards de F Cfa, près de 507 milliards ont été exécutés, ce qui donne un taux global de 66%. La composante «Gestion des eaux pluviales» a, pour sa part, enregistré un taux de réalisation de 159%.
Malgré cette évaluation satisfaisante, les inondations de 2020 ont amené l’Etat à poursuivre le Pdli par le financement des activités d’urgence à Keur Massar, dans le cadre de la phase II du Progep. Il faut noter, sur ce point, que les travaux d’assainissement de Keur Massar n’ont pas été confiés à l’Onas, mais plutôt à l’Agence de développement municipal (Adm). Néanmoins, la perception sur les travaux d’assainissement est telle que le grand public ne voit aucune autre structure que l’Onas, en cas de défaillance éventuelle. Ce qui a poussé les dirigeants de cette entité à se substituer à l’Adm sur ce terrain. Ce qui a fait qu’en 2021, la phase d’urgence de drainage des eaux pluviales a nécessité un engagement de 7 milliards de la part de l’Onas.
L’Office s’est aussi déployé à Touba, pour mettre en place deux conduites de refoulement sur 8,5 km linéaire et de dimension de 400 et 500 mm, ainsi que des électropompes de 1000 m3/heure, pour augmenter la capacité de refoulement de la station de pompage de Keur Niang.
On peut dire que l’Onas ne va pas être pris au dépourvu cette année. D’ailleurs, les inondations qui ont frappé Taïba Niassène le 28 mai dernier, où sont tombés d’un seul coup 127 mm d’eaux, autant que le total mensuel de la zone, a été un rappel à la vigilance. Néanmoins, l’Office sait que la lutte contre les inondations a besoin de la coopération des populations concernées, qui ont intérêt à avoir aussi un comportement responsable.
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