Après un post controversé, avec un contenu accusatoire sur le Premier ministre, notamment la Casamance, Bougar Diouf sera auditionné ce matin par la Dsc. Inconnu du bataillon jusqu’à un passé récent, le leader de l’Up est devenu un allié encombrant au sein de la Coalition Diomaye Président, transformée en coquille vide depuis l’élection de l’enfant de Ndiaganiao. Défenseur de ce dernier, il est un critique acerbe du Premier ministre et leader de Pastef.

Même une pendule cassée donne l’heure exacte deux fois par jour. Entre enchaînement de sorties controversées et saillies musclées contre le leader de Pastef, Bougar Diouf était devenu un avocat de Diomaye Faye. Mais, cette posture, après qu’il est devenu radical dans ses positions au sein de la Coalition Diomaye Président où les ambitions sont tues, les partis alliés absorbés par la puissance de Pastef, le met aujourd’hui dans le viseur du Parquet de Dakar après une publication à charge contre l’ancien maire de Ziguinchor. Il s’avance vers son audition comme si de rien n’était : «J’ai reçu une convocation du Commissaire de police de la Division de la cybersécurité et je dois y répondre demain (ce matin) à 9h. J’informe l’opinion publique nationale et internationale que le combat que je mène pour la défense de l’Etat de Droit, la protection des fondements de l’Etat, la sauvegarde des intérêts supérieurs de la Nation, la préservation des institutions de la République, le respect et la légitimité de la fonction présidentielle, l’intégrité territoriale du Sénégal, la sacralité de la fonction présidentielle, la séparation des pouvoirs, est non négociable. Le Sénégal est un et indivisible.» Il poursuit en mettant entre les lignes les raisons de son audition après la publication d’un post controversé sur Ousmane Sonko : «Jamais nous ne reconnaîtrons une quelconque partie du territoire national comme appartenant à des tiers. Qu’il s’agisse du Mfdc ou de toute autre revendication séparatiste, cela importe peu : notre devoir est de défendre l’unité nationale et la souveraineté de notre pays. Je mène ce combat contre l’injustice sous toutes ses formes et je suis prêt à tous les sacrifices pour que ce pays continue d’exister.» Il solde ses comptes avec le leader de Pastef : «Lorsqu’un Premier ministre s’empresse de gouverner à la place du Président, en contradiction avec l’ordre établi, il est du devoir de tout citoyen de défendre la République. A plus forte raison, un chef de parti politique doit en être pleinement conscient. Il n’y aura ni recul ni compromission devant la vérité : l’unité nationale et la stabilité du Sénégal sont non négociables. J’invite donc tous les défenseurs de la République, la Société civile, toute la presse nationale et internationale, le mouvement Y’en a marre et tous les vrais patriotes à venir me soutenir dans ce combat auquel je ne reculerai pas d’un iota. Je maintiens tous mes propos. Nemo censetur ignorare legem ! Vive l’Etat de Droit. Vive la République ! Vive la Nation !»
Au final, il signe son communiqué M. Bougar Diouf, président de l’Up (Union patriotique), obscur parti comme des centaines d’autres dans ce pays. Jusqu’à un passé récent, on ne connaissait rien de lui, avant qu’il ne fasse son apparition sur l’actualité politique et médiatique après la sortie pleine de colère du président de Pastef. Membre de la Coalition Dio­maye Président, il s’en prend au Pros avant d’être déconnecté du groupe WhatsApp de la coalition dont Aïda Mbodji est l’administratrice.
Cette convocation intervient dans le cadre de précédentes accusations portées par Bougar Diouf, notamment à l’encontre de figures publiques comme le Directeur général du Coud. Estimant ces accusations comme des «mensonges insupportables», Ndéné Mbodji a nié toute attaque contre Sonko et dénoncé ce qu’il qualifie de campagne de dénigrement. Il a déposé, en fin juillet dernier, une plainte auprès de la Division spéciale de la cybersécurité, exigeant que Bou­gar Diouf présente les preuves de ses accusations qu’il juge «diffamatoires, fallacieuses et subversives».