Le défilé se poursuit au niveau de la Cybercriminalité et la Sûreté urbaine. Depuis 9 mois, les convocations de personnalités politiques ou publi­ques se succèdent à un rythme effréné. Ce vendredi, Madiam­bal Diagne sera dans les locaux de la Sûreté urbaine. Il est convoqué à la suite d’une plainte de Ousmane Sonko mise en stand-by durant la campagne des Législatives, avant qu’elle ne soit relancée pour aboutir à son audition aujourd’hui. Joint par téléphone, il dit : «J’y vais avec sérénité pour prendre ma part de la persécution en cours. Parce que tout le monde y passera. Me convoquer un vendredi n’est pas anodin et ils auront peut-être la satisfaction de m’avoir mis en taule.» Depuis l’avènement du régime du 24 mars 2024, l’ancien Adminis­trateur général du Groupe avenir communication s’est retrouvé à plusieurs reprises dans le viseur de l’avocat du leader de Pastef. Il a même été bloqué à l’aéroport à cause d’une mesure d’interdiction de sortie du territoire national levée plus tard.

Aujourd’hui, les convocations et les arrestations sont intégrées dans le logiciel de la gouvernance actuelle. Est-ce une manière de discipliner l’environnement politique ? D’éteindre les voix critiques ? Et de mettre en place une forme d’unanimisme autour du Projet ? En tout cas, Ma­diambal, Barth’, Adama Gaye rejoignent une longue liste de personnalités convoquées, inculpées ou condamnées : Bah Diakhaté, Amath Suzanne Camara, Commissaire Keïta, Imam Ndao, Bougane Guèye Dany, Cheikh Yérim Seck, Moustapha Diakhaté. C’est l’illustration parfaite d’une «judiciarisation» de l’espace public. Alors que les autorités avaient émis le vœu d’enterrer ces pratiques comme le recours à l’article 80 et/ou au délit de diffusion de fausses nouvelles. Mais, la machine répressive s’est emballée dès les premières semaines ayant suivi l’installation du régime.