Dans le cadre du Projet d’appui à la protection des enfants victimes de la violation de leurs droits, qui couvre le Sénégal, la Gambie, la Guinée Conakry, la Guinée-Bissau et le Mali, l’Italie et le Hcr ont signé un accord de plus de 2 milliards F Cfa. Par Justin GOMIS –
Le gouvernement italien a signé, ce vendredi, une convention avec le Haut- commissariat des Nations unies aux droits humains. Cet accord d’une valeur de 4 millions d’euros (2 milliards F Cfa), concerne la deuxième phase du Papev, (Projet d’appui à la protection des enfants victimes de la violation de leurs droits) qui fait suite à la première phase qui s’est déroulée de 2018 à 2022. Il va couvrir cinq pays, à savoir le Sénégal, la Gambie, la Guinée Conakry, la Guinée-Bissau et le Mali. «Il y a beaucoup de mobilité des enfants dans la région. Ils sont souvent victimes de la traite ou des réseaux qui les exploitent. Au-delà de la collaboration et du dialogue avec les autorités étatiques, le grand avantage de ce projet est d’impliquer de façon inclusive tous les acteurs qui peuvent jouer un rôle, aider à bien protéger les enfants et mieux respecter leurs droits», a dit Giovanni De Vito, ambassadeur d’Italie au Sénégal, qui n’ a pas manqué de souligner la place que son pays attribue à la protection des droits humains, surtout aux personnes les plus vulnérables comme les enfants.
Pour Robert Koutchani, commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme au bureau de l’Afrique de l’Ouest, «la mise en œuvre du Papev dans sa deuxième phase est une belle opportunité pour poursuivre les efforts déployés au cours des dernières années à la promotion des droits humains, particulièrement des droits des enfants». Car, selon lui, «les enfants, du fait de leur vulnérabilité, sont plus exposés aux chocs et mutations sociaux dans cette région ouest-africaine en matière d’atteinte aux droits de l’Homme». Mais, même si des efforts sont réalisés à l’échelle des pays pour apporter des réponses, «les défis persistent devant l’insuffisance des initiatives nationales et stratégies régionales», a-t-il souligné. Et c’est là que «l’action du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme du Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et de l’Agence italienne pour la coopération au développement trouve toute sa pertinence dans cette volonté de renforcer la réponse nationale et la stratégie régionale face à la problématique complexe que constitue la prise en compte des droits de l’enfant dans nos pays, dans notre sous-région», a-t-il ajouté.
D’après Pr Fatou Sow Sarr, «la question de la jeunesse et de l’enfance est une question-clé pour nous», en ce sens que «nous sommes la région la plus jeune aujourd’hui au monde, avec un taux démographique extrêmement élevé avec tous ces corollaires dans un espace sous-régional confronté à des crises multiformes». A en croire la commissaire au développement humain et social de la Cedeao, «ce sont les jeunes enfants qui sont les premières victimes de cette situation». Selon elle, l’appui que l’Italie apporte à cette question à travers ces cinq pays, sous la gestion du Haut-commissariat des Nations unies aux droits humains pour s’occuper des questions de protection des enfants victimes de violences, est très précieux. D’après Julien Ngane Ndour, directeur des Droits humains au ministère de la Justice, le Sénégal s’est engagé dans une volonté politique affirmée de garantir à tous les enfants un environnement juridique et institutionnel favorable à la promotion de leurs droits et de leur bien-être. C’est dans ce sens qu’il a ratifié tous les instruments juridiques internationaux et régionaux, notamment la Convention collective aux droits de l’enfant et la Charte africaine du droit et du bien-être de l’enfant. «Dans le Plan Sénégal émergent, à son axe 3 intitulé Gouvernance institutionnelle Paix et Sécurité, le président de la République, Macky Sall, a réaffirmé sa volonté de protéger les droits des enfants afin de garantir à tout un chacun le respect de ses droits», a rappelé Julien Ngane Ndour. Il pense que la signature de cette convention contribuera à inscrire cette coopération dans une nouvelle dynamique porteuse d’actions susceptibles de hisser plus haut les droits de l’enfant. Les acteurs ont promis de travailler en synergie dans ce sens pour une meilleure protection des enfants.
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