Des actions ont été menées par les autorités administratives et sécuritaires de la capitale du Hambol (centre-nord de la Côte d’Ivoire) afin de retrouver les 95 prisonniers qui se sont évadés très tôt dimanche de la prison de Katiola, une localité située dans le centre-nord de la Côte d’Ivoire.
A en croire des informations de sources concordantes, une vingtaine d’évadés ont été repris dans la soirée du dimanche. «Vingt-deux évadés ont été repris», a indiqué hier une source judiciaire du Tribunal de Katiola. «Le ratissage se poursuit pour pouvoir reprendre tous les prisonniers évadés.» Une opération a été lancée pour retrouver les traces des 75 autres qui sont encore dans la nature.
Selon Rfi, le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, a pour sa part indiqué que des enquêtes avaient été ouvertes et que des sanctions à l’encontre de certains responsables de Katiola avaient été décidées.
L’évasion dimanche d’une centaine de détenus de la prison de Katiola, dans le centre de la Côte d’Ivoire, a été possible grâce à une «complicité» des gardiens, a estimé hier le maire-adjoint de la ville. «C’est incompréhensible, la clôture de la prison fait six mètres de haut et il y a plusieurs portes avant le grand portail. Il y a eu forcément une complicité interne. Il y a un individu, un garde pénitentiaire qui a ouvert la prison», a déclaré à l’Afp le premier adjoint au maire de Katiola, Coulibaly Ouamien.
Quant à l’Administration pénitentiaire, elle a expliqué que les prisonniers se sont évadés «après avoir enlevé une partie de la toiture de leur cellule». Le directeur de l’Administration pénitentiaire, Joachim Kongoué Koffi, avait confirmé l’évasion dimanche, mais sans préciser le nombre de prisonniers, indiquant seulement qu’ils avaient «enlevé une partie de la toiture de leur cellule». Selon une source judiciaire à Katiola, ce sont «des lieutenants du célèbre Yacou le Chinois (un caïd tué en 2016) qui sont à la base de cette évasion massive». «Les détenus sont passés par le toit de leurs cellules pour gagner d’autres cellules et ont profité de la sortie des corvéables pour casser le grand portail et prendre la fuite», selon cette source.
Accréditant l’hypothèse d’une complicité interne, une autre source judiciaire estime que «le dispositif sécuritaire est en partie responsable de cette évasion massive». «Les prisonniers sont sortis de la prison sans fournir d’effort véritable», a ajouté cette source. D’après une autre source pénitentiaire, le grand portail «n’était pas fermé à clé».
La Côte d’Ivoire connaît une nouvelle évasion après celle spectaculaire du Palais de justice d’Abidjan-Plateau. Environ 95 prisonniers dont de redoutables bandits se sont évadés très tôt dimanche de la prison de Katiola (centre-nord).
La question de la sécurité est brûlante en Côte d’Ivoire depuis le début de l’année, après des mutineries dans l’Armée, une série d’attaques contre des postes de police et de gendarmerie, et dernièrement plusieurs évasions.
La veille de la fête de l’indépendance le 6 août, cinq prisonniers s’étaient évadés de la prison de Gagnoa, dans le centre du pays. Quatre gardiens de prison et un civil ont été arrêtés, soupçonnés de complicité. Le 8 août, vingt personnes s’étaient évadées du Palais de justice d’Abidjan, en plein centre-ville, après avoir agressé des policiers. Sept agents d’encadrement des établissements pénitentiaires, dont le commandant du Palais de justice, avaient été relevés de leurs fonctions.
Avec koaci.com
et Abidjan.net