Au moment de descendre sur la scène continentale ce week-end, Teungueth Fc et Diambars ont fait le choix de jouer sans leurs meilleurs éléments, transférés ou en voie de l’être. Quel paradoxe pour des équipes qui ambitionnent d’aller le plus loin possible en compétitions africaines !

Par Hyacinthe DIANDY

Le renouveau des clubs sénégalais sur la scène africaine est en marche, suite au parcours exceptionnel la saison dernière du Jaraaf et de Teungueth Fc. Rebelote ce week-end avec les Rufisquois et Diambars qui vont représenter le Sénégal, respectivement en Ligue des champions et en Coupe de la Caf.
L’équipe de Saly, qui retrouve l’Afrique après une première expérience en 2013-2014, va devoir s’inspirer du Jaraaf, crédité d’un parcours historique en Coupe Caf qui s’est arrêté en quart de finale.
Avec son nouveau coach, le technicien français Bruno Rohart, Diambars va jouer le Wakriya de Guinée en tour préliminaire. Une rencontre qui tombe dans un contexte favorable pour l’équipe de Saër Seck qui, sur décision de la Caf, aura l’avantage de jouer un seul match à domicile, dimanche à Lat Dior. Une situation liée au coup d’Etat en Guinée.
Malgré cet avantage, la tâche des «Académiciens» pourrait se compliquer. En effet, l’Aps nous apprend que l’équipe de Diambars jouera sans trois joueurs de sa ligne d’attaque, à savoir Libasse Guèye, Mor Talla Gaye et Ousseynou Niang. Ce que confirme le directeur technique, Moussa Kamara «Big Boy». «Ces trois joueurs sont partis faire des tests en Europe. Il ne sera par conséquent pas évident de jouer sans tous les atouts offensifs. Mais nous allons faire abstraction de leur absence pour sortir un grand match», a-t-il tenté de rassurer chez nos confrères. Une option qui a de quoi surprendre par rapport surtout au timing et à l’objectif visé qui est d’aller le plus loin possible en Afrique. Comme le laisse entendre Big Boy : «Nous devons défendre crânement les couleurs de notre équipe et du football sénégalais qui a connu de beaux parcours la saison dernière.»
Mais comme par hasard, Diambars n’est pas seule dans cette situation. Les Rufisquois, champions du Sénégal, vont aussi jouer aujourd’hui face aux Ivoiriens de l’Asec d’Abidjan sans leur meneur de jeu, Pape Ousmane Sakho. Ce dernier ayant été transféré le mois dernier au Simba Sporting Club de Tanzanie.

Entre raisons économiques, pression des agents et de la famille…
Auteur d’une excellente saison 2020-2021, l’absence du joueur de 24 ans va forcément impacter le jeu des Rufisquois. Et d’ailleurs, il n’est pas le seul, car un autre élément important, son coéquipier Guibril Sillah, a lui filé au Raja, au Maroc.
Par rapport à son objectif de confirmer son superbe parcours en Ligue des champions pour une première participation, l’équipe du président Babacar Ndiaye est très attendue face aux expérimentés Ivoiriens. Comme d’ailleurs le seront demain les «Académiciens» contre les Guinéens.
Avec les conditions dans lesquelles ces deux équipes vont descendre sur la scène africaine, on peut parler de paradoxe pour des dirigeants qui ambitionnent d’aller le plus loin en compétitions africaines et qui, au même moment, ont fait le choix de jouer sans leurs meilleurs éléments.
Mais à leur décharge, quand la pression des agents, celle de la famille et des raisons économiques sont mises sur la table, il est toujours difficile de résister. Et à ce rythme, ce n’est pas demain qu’une équipe sénégalaise va gagner une Coupe d’Afrique. A moins que certains clubs changent de politique, à l’image de la Jeanne d’Arc, en décidant de recruter dans la sous-région. Mais là aussi : bonjour les moyens !
hdiandy@lequotidien.sn