COVID-19 – Absence de mécanismes de veille, d’anticipation et renforcement du système de soins : La Cosas fait la leçon au gouvernement

Les autorités reprochent aux populations leur relâchement qui, selon elles, expliquent la recrudescence des cas de Covid-19 dans le pays. Seulement, pour la Coalition pour la santé et l’action sociale (Cosas), les populations ne sont pas les seules responsables. Dans un communiqué, cette organisation estime que «la période de décrue de 3 mois (septembre – octobre – novembre) n’a pas été mise à profit par les autorités pour mettre en place des mécanismes de veille et d’anticipation pour renforcer le système de soins».
La Coalition pour la santé et l’action sociale (Cosas), qui a constaté l’évolution inquiétante de la pandémie avec cette deuxième vague, reproche aux autorités de n’avoir pas su anticiper sur cette éventualité. Dans un communiqué, les membres de cette organisation dirigée par Pr Abdoul Kane soutiennent que «la période de décrue de 3 mois (septembre – octobre – novembre) n’a pas été mise à profit par les autorités pour mettre en place des mécanismes de veille et d’anticipation pour renforcer le système de soins (équipements, oxygène, laboratoires… etc.)». Selon eux, pis «les autorités, elles-mêmes, ont pu, en mettant en sourdine la communication sur la pandémie et en apportant leur caution à de grands rassemblements (tournées économiques, inaugurations, anniversaires), contribuer à démobiliser les populations». Et ainsi, ajoutent-ils, «donner l’impression que la pandémie était vaincue».
Se prononçant sur l’Etat d’urgence et le couvre-feu déclarés par les autorités, la Cosas souligne que même si ces mesures peuvent aider à amoindrir la propagation du virus, elles «se révèlent très éprouvantes pour les couches populaires (mobilité urbaine, promiscuité, perte de revenus, difficultés à se restaurer le soir…) et sont difficiles à maintenir dans la durée». En plus pour cette organisation, «elles entraînent aussi une injustice envers les structures et individus qui ont des activités économiques nocturnes légales».
Après avoir constaté le relâchement des gestes barrières dans les marchés et les écoles notamment, la coalition a énuméré dans son document une série de propositions. Ainsi, il est conseillé aux autorités «d’initier ou reconduire des mesures préventives rigoureuses et concertées au niveau des marchés, des lieux de commerce, des lieux de culte, des universités, des écoles, du transport avec des mesures d’accompagnement et des indemnisations en cas de nécessité». Dans la même dynamique, elle recommande de «privilégier la concertation à la coercition en renforçant la dynamique communautaire qui devra tirer profit de la nature pyramidale et des acquis en matière de santé communautaire de notre système sanitaire (agents de santé/relais communautaires, matrones, badjenu gox,)». Il est demandé aussi d’instaurer «un système de suivi-évaluation à tous les niveaux, basé sur le nombre de cas, ce qui suppose un dépistage plus important et le partage des informations épidémiologiques jusqu’au niveau des localités, sans trahir pour autant la confidentialité des dossiers médicaux». Par ailleurs, la Cosas «encourage les pouvoirs publics à rompre avec leur style directif privilégiant les mesures d’exception et à s’engager dans la voie d’un dialogue fructueux avec les forces vives et les communautés».