Covid-19, crises socio-politiques, insécurité… : Les freins aux activités du Pariis

Par Dialigué FAYE
Le Projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel (Pariis), malgré les quelques réalisations engrangées, est confronté à un certain nombre contraintes. «L’avènement du Covid-19, les crises socio-politiques dans certains pays et les questions d’insécurité dans le Sahel, ont impacté l’avancement des projets que le Cilss coordonne, y compris le Pariis, malgré la mobilisation constante des équipes régionales et nationales et de la Banque mondiale, pour adapter la mise en œuvre du projet», a indiqué hier, le Secrétaire exécutif du Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss). Aussi, souligne Dr Abdoulaye Mohamadou, «les décaissements du cofinancement de la coopération espagnole accusent des retards par rapport à la planification des investissements, impactant du coup l’atteinte des cibles». Le Nigérien présidait les travaux de la 4e session du Comité technique régional (Ctr) du Pariis qui se tient à Dakar.
Au Sénégal, comme facteurs bloquants, le Ctr a relevé, au-delà du retard noté dans la mobilisation des fonds de la coopération, la contreperformance des entreprises.
Sur la défaillance des entreprises, le Coordonnateur national du Pariis renseigne qu’elles n’ont été pas en mesure de réaliser les aménagements dans les délais requis, mais aussi avec toute la qualité. Mais, assure Aly Sané Niang, «nous sommes en train de prendre en charge toutes ces questions pour que 2023 soit une année d’accélération qui nous permettra d’atteindre les objectifs».
Le Pariis est un projet sous-régional qui couvre des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel (Burkina Faso, Mali, Niger, Mauritanie, Tchad et Sénégal), avec un objectif de 25 mille hectares à aménager. C’est une phase-pilote qui est en train d’être mise en œuvre et qui, selon les membres du Ctr, commence à porter ses fruits et qui pourra ouvrir d’autres opportunités.
Après quatre années de mise œuvre, des résultats importants ont été engrangés tant au niveau régional que national. Entre autres, Dr Mohamadou cite «la formation des acteurs et opérateurs terrain sur plusieurs thématiques en lien avec la réalisation des investissements de qualité ; un portefeuille de 1760 sites de réalisation des investissements totalisant une superficie de 22 100 ha dans les six pays actuellement sélectionnés et validés avec les parties prenantes, sur la base des critères ; de 7306 ha actuellement aménagés ou réhabilités par le projet et mis à la disposition des bénéficiaires».
Au Sénégal, sur un objectif de 3000 ha, 1200 ha ont été aménagés dont la mise en valeur est en cours.
Et comme effets immédiats, des sentiments de satisfaction ont été notés ça-et-là. La résilience des bénéficiaires a été renforcée, à travers la mise en valeur des sites. Une autonomisation des bénéficiaires touchés par les interventions du projet, un accroissement des productions dans les sites en valeur, l’amélioration des dimensions rurales relatives à l’employabilité des jeunes ont été également relevés.
Lancé en 2013, à Dakar, ce projet sous-régionale est aujourd’hui à un an et demi de la fin de sa phase-pilote. Le Comité technique régional entend ainsi, au cours de sa 4e session de deux jours, convenir des actions futures à mener en vue d’atteindre les objectifs visés par le projet.
A l’issue de ce Ctr, des recommandations seront formulées.
Pour le cas du Sénégal, avec la Banque mondiale, il a même été retenu, d’après M. Niang, un programme de renforcement de capacités des entreprises. Le Coordonnateur national du Pariis de suggérer aussi, un suivi rapproché de l’exécution avec tous les acteurs avec qui son équipe travaille, notamment les agences d’exécution, entre autres.
dialigue@lequotidien.sn