Covid-19 – Début de la troisième vague – Çà va en variant : Plus de 45% de hausse des cas graves – Les jeunes plus touchés

6% de la population vaccinés, rupture des stocksLa situation est devenue anxiogène pour les autorités, après une période d’accalmie qui a volé en éclats. Ce regain des cas positifs au Covid-19 survient à un moment où le niveau de vaccination demeure très faible, même si les autorités du ministère de la Santé annoncent de nouvelles doses de vaccin
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Par Ousmane SOW – Il n’y a plus besoin d’utiliser des figures de style pour admettre que la troisième vague est arrivée en force. Avec 354 positifs au Covid-19 dont 218 issus de la transmission communautaire et un importé, la situation épidémiologique est devenue alarmante. Ces derniers jours, selon le ministère de la Santé, le nombre de nouveaux cas positifs a connu une hausse de 109,3% alors que celui de cas graves une augmentation de 45,5%. En outre, le nombre de décès a connu aussi une évolution de 83,3% tandis que les alertes reçues par le Samu ont atteint une hausse de 25,6%. En plus, à la date du 5 juillet, le taux d’occupation des lits dans les 23 Centres de traitement des épidémies que compte le pays était en moyenne de 18%. Contrairement aux précédentes vagues qui ont principalement touché plus le 3e âge, les 58% des patients actifs ont entre 15 et 45 ans.
Cette recrudescence de la maladie est désormais une réalité dans 16 pays africains, puisque le Malawi et le Sénégal se sont ajoutés à la liste des pays concernés cette semaine, selon l’Oms qui a tenu hier une conférence de presse en notant que le variant Delta a été détecté dans 10 de ces pays. Selon elle, en l’espace d’une semaine, au 4 juillet, plus de 251 mille nouveaux cas de Covid-19 étaient signalés sur le continent, en hausse de 20% par rapport à la semaine précédente. Ce qui représente de surcroît un dépassement de 12% par rapport au pic enregistré en janvier dernier. «L’Afrique vient de vivre la semaine la plus désastreuse de l’histoire des pandémies sur le continent. Mais le pire reste à venir, car la troisième vague ne cesse de s’étendre de façon accélérée et gagne du terrain», a fait observer Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale du Bureau de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) pour l’Afrique. «Nous ne verrons pas la fin de cette montée vertigineuse des cas de Covid-19 avant quelques semaines. Le nombre de cas se multiplie par deux tous les 18 jours contre 21 jours il y a tout juste une semaine. Il est toujours possible de briser la chaîne de transmission, à condition de se conformer à des mesures telles que le dépistage, l’isolement des contacts et des personnes infectées et de respecter les mesures essentielles de santé publique», a-t-elle ajouté.
Ce tableau des données, mis à jour hier par le ministre de la Santé et de l’action sociale, montre la progression de la maladie. Cette situation est évidemment due à l’organisation de plusieurs évènements donnant lieu à des rassemblements massifs, sans respect notable des mesures barrières et la faiblesse communication sur le respect des mesures barrières. Alors que la vaccination «reste lente et des cas de refus sont encore notés». Que faire ? Le Msas annonce la poursuite des travaux des différentes commissions techniques pour l’élaboration d’un plan national de vaccination et le partage d’un plan de travail sur la question.
Acquisition de nouvelles doses
Jusqu’ici, seulement 6% de la population ont reçu leurs doses. Alors que la première phase de la stratégie nationale vaccinale vise dans une première étape à assurer la vaccination d’au moins 90% des cibles prioritaires, constituées du personnel de santé, des sujets âgés d’au moins 60 ans, des sujets présentant des comorbidités, mais aussi des personnes de par leur fonction ou mode de vie sont plus exposées que le reste de la population générale. La deuxième phase du plan de vaccination vise «au moins 90% de la population globale restante dans un délai qui ne doit pas dépasser le premier trimestre de 2022».
Il s’agit de réelles contre-performances dans la campagne de vaccination, selon le directeur de la Prévention. Selon Dr El Hadji Mamadou Ndiaye qui faisait le bilan de la campagne sur Radio Sénégal, «sur 100 Sénégalais, entre 20 et 35% (dont les personnes âgées de plus de 60 ans, celles présentant des maladies chroniques ou des comorbidités et toute autre population du pays qui de par ses fonctions reste exposée) devaient être vaccinés. Mais, au jour d’aujourd’hui, 6% des Sénégalais se sont vaccinés». Malgré la situation tendue déjà dénoncée par l’Oms, Dakar attend de nouvelles livraisons de vaccins nécessaires pour relancer la machine grippée par la rupture des doses : il s’agit 5 millions de doses de Johnson & Johnson, obtenues avec l’appui de la Banque mondiale, 6 millions 697 mille doses, dans le cadre de l’initiative Covax, et 2 millions de doses Moderna. Ce qui permettra de rassurer les populations, surtout que le Sénégal n’a reçu depuis février dernier que 800 mille doses de vaccin. «L’objectif est d’atteindre 55% de la population, visant les 18 ans et plus», se projette le directeur de la Prévention au ministère de la Santé et rapporteur du Comité de suivi et de contrôle des opérations de vaccination.
Stagiaire