La situation épidémiologique est toujours tendue, alors que les prévisions en doses de vaccin de l’initiative Covax restent assez faibles.

Le contenu des bulletins du ministère de la Santé et de l’action sociale ne change pas : il est toujours noir de nouvelles tristes. Hier, 11 cas de décès dus au Covid-19 ont été recensés. En même temps, 368 personnes ont été contrôlées positives sur un échantillon de 2 523 tests réalisés. Soit un taux de positivité de 14,59%. En détail, il s’agit de 89 contacts et 279 issus de la transmission communautaire. Alors que 209 patients ont été déclarés guéris et 11 décédés, 54 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
Comme annoncé hier, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) a informé de l’expédition de près de 90 millions de doses de vaccin contre le Covid-19 vers le continent en février. «Il s’agira de la plus grande campagne de vaccination de masse en Afrique», explique l’Oms qui a organisé hier une conférence de presse par visio-conférence. Elle prévient néanmoins que le déploiement du vaccin Astra Zeneca/Oxford Azd 1222 dépend encore de l’inscription du vaccin sur la Liste d’utilisation d’urgence (Eul) de l’Oms. «L’organisation examine actuellement le vaccin et les résultats de cet examen seront bientôt connus», poursuit-elle. En tout cas, c’est un soulagement pour l’organisation onusienne. «L’Afrique a observé trop longtemps les autres régions mettre en place des campagnes de vaccination contre le Covid-19 en restant à l’écart. Le déploiement qui aura lieu est une première étape essentielle pour s’assurer que le continent obtient un accès équitable aux vaccins. Nous savons que personne ne sera en sécurité tant que tout le monde ne sera pas en sécurité», a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’Oms pour l’Afrique.

Pfizer-BioNTech, un cas
En revanche, le Covax prévient que les expéditions finales dépendront des capacités de production du vaccin par les fabricants et de l’état de préparation des pays dans un contexte de demande croissante en vaccins à travers le monde. «Il est demandé aux pays récipiendaires de soumettre leurs plans nationaux finalisés de déploiement et de vaccination afin de recevoir les vaccins à travers le mécanisme Covax», poursuit l’Oms.
Pour les vaccins de Pfizer-BioNTech qui ont été alloués au Cap Vert, au Rwanda, à l’Afrique du Sud et à la Tunisie et qui nécessitent que les pays soient capables de stocker et de distribuer les doses à -70 degrés Celsius, certains ont été invités à soumettre leurs propositions pour montrer leur capacité à gérer une chaîne du froid à température ultra-basse nécessaire au vaccin. «Cette annonce permet aux pays d’affiner la planification de leur campagne de vaccination contre le Covid-19. Nous appelons les Nations africaines à renforcer leur préparation et à finaliser leurs plans nationaux de déploiement du vaccin. Les procédures réglementaires, les systèmes de chaîne du froid et les plans de distribution doivent être en place pour garantir que les vaccins soient expédiés de manière sûre, des ports d’entrée jusqu’aux points de livraison. Nous ne pouvons pas nous permettre de gaspiller une seule dose», a ajouté Dr Moeti.
La phase initiale de livraison de 90 millions de doses aidera les pays à vacciner 3% de la population africaine ayant le plus besoin d’une protection, notamment les travailleurs de la santé et d’autres groupes vulnérables, dans la première moitié de 2021. A mesure que les capacités de production augmenteront et que davantage de vaccins deviendront disponibles, l’objectif sera alors de vacciner au moins 20% des Africains en fournissant jusqu’à 600 millions de doses d’ici fin 2021, renchérit l’Oms.
C’est une véritable course contre la montre qui est engagée. Chez nous, la stratégie vaccinale continue à être affinée dans un contexte de hausse de la contamination. Depuis le 2 mars 2020, le Sénégal a enregistré 27 mille 733 cas positifs dont 659 décès, 22 mille 808 guéris et 4 265 personnes encore sous traitement.