A Touba, la prière du vendredi a été effectuée hier en présence du ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République. Soulagés, les fidèles ont laissé exploser leur joie devant le khalife général des Mourides qui a prié à la Grande mosquée de la ville sainte.
Pas du tout concernés par l’arrêté du ministre de l’Intérieur, les fidèles mourides ont sacrifié à la prière du vendredi. A la grande mosquée de Touba comme à celle de Keur Gou Mag à Diourbel, la prière du vendredi a connu une grande affluence. Comme si de rien n’était. Alors que les cas positifs au coronavirus se multiplient.
Le khalife général des Mourides a prié à la grande mosquée de Touba. A ses côtés, son porte-parole Cheikh Bassirou Mbacké Abdou Khadre et le ministre d’Etat, secrétaire général de la Présidence Mahammed Boun Abdallah Dionne dont la présence s’est révélée être une grosse surprise pendant cette période d’interdiction des grands rassemblements.
L’ex-Pm explique les raisons de sa visite : «Nous sommes venus sensibiliser, au nom du chef de l’Etat, les autorités de la ville sainte de Touba, sur les dangers liés au coronavirus qui est une réalité, elle est bien entre nos murs. Le Khalife a dit qu’il nous fallait désormais être encore plus vigilants et décourager les rassemblements des personnes, il a (également) demandé à ce que les populations respectent les décisions prises par l’État du Sénégal et les consignes édictées par les autorités médicales.»
Comme si le maintien de la prière était une délivrance, les fidèles ont laissé exploser leur joie. Après celle-ci, ce sont des «Dieuredieufé Serigne Touba» qui fusaient un peu partout aux alentours de la grande mosquée.
Dans son discours, l’imam de la mosquée a délivré le message du khalife général des Mourides. Serigne Mountakha Bassirou Mbacké a réitéré son ndiguel aux talibés. Il consiste à se conformer aux directives des spécialistes en ce qui concerne les mesures préventives à adopter. Il dit : «On ne peut choper le virus seulement avec un contact avec un patient atteint. Il faut que le seigneur en ait décidé. Il faut aussi se conformer aux prescriptions des médecins. C’est un acte musulman.» In fine, le chef religieux a demandé aux fidèles de bannir le mal et de croire en Dieu «qui peut guérir des pathologies».