L’enseignement à distance ne garantira pas des chances égales aux 150 mille étudiants du Sénégal. C’est la conviction du Saes pour qui ce type d’enseignement «ne s’improvise pas».

L’idée de poursuivre les cours à distance dans les universités n’enchante pas le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes). Selon les syndicalistes, le ministère de l’Ensei­gnement supérieur, de la recherche et de l’innovation a décidé «façon unilatérale de proposer l’enseignement à distance dans toutes les universités pour faire face à la situation de la pandémie sans s’en référer aux textes législatifs et réglementaires, ni même se préoccuper des conditions de l’applicabilité de cette décision aux enseignants et aux apprenants».
Dans un communiqué, Malick Fall et ses camarades indiquent que l’enseignement à distance, pour un effectif de près de 150 mille étudiants, «ne s’improvise pas» au vu des «difficultés objectives» rencontrées par l’Université virtuelle du Sénégal (Uvs) depuis 2013. «Le Saes milite pour le respect de la vocation première des universités publiques sénégalaises et de leur mode de fonctionnement, pour l’équité, la justice et l’égalité des chances pour tous les étudiants quelles que soient leurs conditions sociales», invite le communiqué. Le Saes rappelle que les modalités de base des enseignements en présentiel «ne sauraient être modifiées que dans le respect des textes en vigueur qui prévoient leur validation par les instances délibérantes compétentes et sans préjudice pour les étudiants». A ce titre, ces enseignants mettent en garde les autorités des conséquences «malheureuses et irréversibles qu’entraînerait une improvisation des modalités d’enseignement dans les universités».
Pour autant, le Saes réitère son engagement à participer à la réflexion sur les réaménagements des calendriers universitaires le cas échéant et à consentir les efforts nécessaires pour les rattrapages des enseignements suspendus à cause de la pandémie. Par conséquent, le Saes demande «le respect de l’autonomie scientifique et pédagogique des universités et que, conformément à la loi 94-79 sur les franchises et libertés universitaires, les instances et entités pédagogiques universitaires restent les seules compétentes à délibérer sur les contenus, les modalités et les méthodes d’enseignement ainsi que les modes d’évaluation».
Malick Fall et Cie demandent au gouvernement de profiter de cette situation pour «la finalisation et la livraison des infrastructures pédagogiques dans les différentes universités afin que les enseignements puissent se dérouler dans les meilleures conditions à la reprise».