Créée en 1993, l’Ohada a pour mission d’harmoniser le Droit des affaires en Afrique, afin de garantir, dans ses Etats membres, «une sécurité juridique et judiciaire aux investisseurs et entreprises». En prenant la présidence du Conseil des ministres de la structure, Me Aïssata Tall Sall promet d’amplifier les réalisations de cette structure dont le fonctionnement est plombé par de nombreux problèmes conjoncturels et structurels.

Par Justin GOMIS – Le Sénégal va assurer la présidence de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada) pour la deuxième fois après celle de 2008. La passation de service s’est effectuée hier entre la ministre d’Etat de la Répu­blique démocratique du Congo, Mme Rose Mutombo Kiese, et Me Aïssata Tall Sall. La ministre de la Justice, qui a pris le relais, va être pendant une année à la tête du Conseil des ministres de l’Ohada. Alors que le Sénégal va assurer la présidence aussi de la Conférence des chefs d’Etat. Une tâche qui ne sera pas facile vu le vaste chantier qui attend le pays, selon la Congolaise. Il y a surtout celui de la «redynamisation» de l’organisation qui compte 17 pays membres.

Après avoir magnifié le «travail remarquable abattu» par la Congolaise, la ministre de la Justice promet de baliser la voie vers la concrétisation de la volonté des pères fondateurs d’instaurer une communauté économique africaine intégrée. «Le Sénégal va s’atteler à la finalisation d’un acte uniforme extrêmement important sur le Droit international privé», qui est en chantier au sein de l’Ohada, rassure Aïssata Tall Sall. La Garde des sceaux a promis aussi que le Sénégal engagera «la réforme» de la Cour commune de justice et d’arbitrage de l’organisation et du statut de son personnel.

Dans sa volonté «d’amplifier» les réalisations faites par la Rdc, Me Aïssata Tall aussi indique la volonté de Dakar de procéder à «la finalisation d’un acte uniforme extrêmement important sur le Droit international privé, qui est en chantier au sein de l’Ohada». Par contre, elle n’a pas manqué de relever l’absence du Conseil des chefs d’Etat de l’organisation pendant une dizaine d’années. «Un impair qui sera corrigé», promet-elle.

D’ailleurs, lors de son allocution, la présidente sortante a insisté sur ces défis à relever. «Laissez-moi vous dire que ce mandat a été confronté, dès le départ, à un énorme défi. En effet, nous avons hérité d’une organisation en pleine crise de gouvernance imputable à une gestion controversée des ressources humaines et financières», admet Rose Mutombo Kiese. D’après elle, son pays a été confronté à un «climat social délétère» et à «la méfiance des bailleurs» envers l’organisation, deux difficultés qui «compromettaient gravement le fonctionnement» de l’Ohada. Mais, l’Etat congolais, souligne-t-elle, pour «résoudre le problème de la gouvernance, a pris des mesures qui s’imposaient». «Ce qui nous a permis d’atteindre ces résultats obtenus avec le soutien et l’accompagnement de tous les membres du Conseil des ministres», assure-t-elle.
justin@lequotidien.sn