Déjà 100 lits d’hôpital en place pour accueillir des cas asymptomatiques de coronavirus. A part quelques travaux de finition, l’ex-hangar des pèlerins au Hajj devrait dans les prochains jours prendre en charge ses premiers patients.
Un matelas bleu bien fixé sur une civière d’ambulance, surplombée par un téléviseur de type écran plat, donne un avant-goût de ce qui attend les patients asymptomatiques de Covid-19. A première vue, le confort semble assuré. Un ventilateur flambant neuf est au-dessus du lit du malade. Dans les couloirs berceurs de l’ex-hangar pour pèlerins au Hajj de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor, l’ambiance tranche d’avec l’atmosphère de ces jours où le site grouillait de monde. Quelques travaux de finition d’électriciens, techniciens de surface ou professionnels de l’aluminium rythment le fond sonore. Les équipements sont en place : climatiseurs, réfrigérateurs…
Du matériel respiratoire aux cartons de gels hydro-alcooliques ou de masques… les besoins des professionnels de la santé sont entassés à l’entrée d’un des 2 abris construits pour les patients. L’un abrite 55 lits tandis que le second va accueillir 45 malades. Preuve que l’inauguration est imminente, une stèle fixée au mur est enveloppée dans un papier pour masquer l’écriteau. Aujourd’hui où l’être l’humain compte plus que tout autre paramètre, quasiment tous les outils sont mis sur place pour sauver des vies dans l’ex-hangar. Les cas graves nécessitant une intubation sont également pris en compte.
Masques de protection, les ouvriers nous renvoient à l’autorité lorsque la question leur est posée de savoir le jour de l’inauguration du site. «On ne sait pas. On nous a demandé de faire notre travail», sert laconiquement un électricien pressé de couper court à la discussion. Dans les salles équipées, mais vides, un groupe de jeunes infirmiers visite l’endroit. Abdoulaye, Pape et Oumar habitent dans la banlieue dakaroise et font partie des blouses blanches recrutées pour combler le déficit de personnel soignant. Selon eux, le site devrait démarrer sous peu. Cette action qui entre dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 porte l’œuvre de la Fondation Sonatel qui a entièrement transformé le hangar en hôpital.
Pourtant, l’endroit n’est pas facile d’accès, surtout pour les journalistes. Lorsque le préposé à la sécurité semble ignorer ce qui se trame à l’intérieur de l’établissement sanitaire de circonstance, c’est une porte ouverte pour y entrer en usant d’astuces et d’artifices. «Je suis venu voir un proche atteint du coronavirus et actuellement en hospitalisation ici», ai-je dit pour entrer. «Ok, allez-y», répond l’agent qui veille à l’entrée. Alors que le site n’a pas encore reçu de patient.