Un trafiquant de faune en provenance du Mali a été arrêté au moment où il tentait de vendre dans l’illégalité deux peaux de léopard dans un restaurant, à Tambacounda.Par Mamadou T. DIATTA
– La traque aux trafiquants d’espèces protégées ne cesse de produire des résultats tangibles. C’était le cas le mardi 1er juin 2021 à Tambacounda, d’après le projet Eagle Sénégal. Cette structure, qui lutte contre la criminalité faunique, informe en effet à travers un communiqué de l’«arrestation en flagrant délit d’un présumé trafiquant de faune». Une interpellation effectuée par les agents des parcs nationaux, «appuyés par les éléments de police du Commissariat central de Tamba et l’appui de Eagle-Sénégal». Ainsi, l’on peut lire dans le document, produit par ces acteurs qui luttent contre la criminalité faunique, que «le sieur Mansour (Ndlr : son nom de famille n’est pas précisé) a été interpellé en train de tenter de vendre illégalement 2 peaux de léopard en provenance du Mali voisin». Cette arrestation est en parfaite conformité de «l’article L32 du Code de la chasse interdisant toute détention, circulation et commercialisation d’espèces intégralement protégées au Sénégal dont le léopard fait partie et en parfaite violation de la convention Cites (convention qui règlemente le commerce, l’importation/exportation des espèces de faune en danger)», fait remarquer le communiqué du projet Eagle-Sénégal.
Autre détail relevé dans le communiqué de Eagle-Sénégal : «Le présumé trafiquant de peaux de léopard a été interpellé la main dans le sac en train de vendre sa contrebande dans un restaurant de la place. Chauffeur poids lourd de profession, il aurait pour habitude de passer ce type de trafic transfrontalier entre le Mali, le Burkina Fasso et le Sénégal pour s’enrichir de manière illicite.»
Le projet Eagle-Sénégal fait aussi état de «pas moins de 8 trafiquants de peaux de léopard qui ont été interpellés et condamnés dans la région du Sénégal Oriental (Tambacounda et Kédougou) et un chiffre record pour le Sénégal de 16 peaux de léopard saisies ainsi que plusieurs armes de guerre et munitions». «Un bien triste record», aux yeux des membres du projet car «ces animaux sauvages magnifiques réservés au tourisme de vision, qui permet de faire marcher l’économie nationale et locale, contribuent de leur vivant à la paix et au développement du Sénégal».
En outre, pour donner une idée des proportions inquiétantes, ces acteurs de la lutte contre la criminalité faunique décrivent la région de Tambacounda comme «un haut lieu de ce type de trafic par la présence du prestigieux Parc national du Niokolo Koba, très riche en léopards mais aussi par la proximité des frontières de la sous-région qui alimente fortement le Sénégal en peaux d’animaux sauvages protégés». D’où la décision du projet Eagle-Sénégal d’apprécier positivement la «grande détermination que le gouvernement du Sénégal, à travers ses ministères de l’Environnement, de l’Intérieur» que la structure appuie. Ainsi, les deux entités «ont décidé ensemble, d’un même pied, de mettre un terme à tout ce trafic de peaux d’espèces protégées au Sénégal Oriental».
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