CRISE Conséquences du Coronavirus : L’athlétisme sénégalais a aussi pris sa dose
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L’athlétisme sénégalais, à l’image des autres disciplines, souffre de la pandémie du Covid-19.
Privés d’entraînements et de compétition depuis plus quatre mois, après l’arrêt de toutes les activités sportives dans le pays à cause du Covid-19, les athlètes sénégalais doivent prendre leur mal en patience. Une situation dont se désole le président de la Fédération sénégalaise d’athlétisme, même s’il salue les mesures prises par l’Etat. «Nos athlètes ne s’entraînent plus. Ils vont manquer de rythme. L’athlétisme, c’est une question de rythme. Si l’athlète ne s’entraîne pas, il perd tout ce qu’il avait acquis», déplore Sara Oualy. Avant d’ajouter : «Et quand on ne s’entraîne pas, on ne peut pas «compétir».»
Interpellé sur une telle situation, le recordman du 400 m plat, Amadou Gackou, conseille aux athlètes sénégalais de tout faire pour maintenir leur forme physique. «En restant sans rien faire, l’athlète aura beaucoup de problèmes. Il doit tout faire pour maintenir son état physique. Après autant d’efforts fournis pour être au top, il risque de tout perdre et de devoir reprendre le travail à zéro», note-t-il. Avant de souligner que sur le plan de la récupération, «cette période d’inactivité peut être une bonne chose». Par contre, se désole-t-il, «nos athlètes pèchent souvent sur le plan de l’alimentation. En restant inactif, on mange beaucoup et on finit par prendre du poids. Et il sera difficile d’éliminer ce poids lorsqu’on reprend les entraînements».
Seul médaillé olympique sénégalais, Amadou Dia Ba abonde dans le même sens en insistant sur l’absence de compétition liée à la pandémie du Covid-19. «C’est très difficile pour les athlètes. Rester sans pouvoir s’entraîner, sans compétition, ce n’est pas évident. Et sur le plan financier, l’élite ne va rien gagner», regrette-t-il. Tout en reconnaissant que «tous les sportifs sont dans la même situation».
Un retour sur les pistes «vers octobre-novembre»
Au-delà, la discipline souffre également de moyens financiers. En l’absence de compétition, les athlètes restent privés des récompenses lors des différentes sorties sur le plan international. «Nos athlètes doivent être logés, nourris et soignés pour qu’ils puissent faire des performances», souligne le président de la Fédé qui espère un soutien de la tutelle.
Quid d’une reprise de la compétition ? Le patron de l’athlétisme sénégalais espère un retour sur les pistes «vers octobre-novembre». Une période au cours de laquelle, Amadou Dia Ba, par ailleurs directeur du Centre de développement africain de l’athlétisme (Cdaa), recommande un suivi psychologique des athlètes lors de la reprise. «Au moment de reprendre, je crois qu’il faudra également mettre l’accent sur le plan psychologique des athlètes. Dans mon centre, on avait la possibilité d’avoir 5 ou 6 athlètes qualifiés pour les Jeux Olympiques et les Championnats d’Afrique. Mais là, le centre est fermé. Donc, ces gens auront besoin d’un suivi parce qu’ils sont atteints psychologiquement», note le médaillé olympique sénégalais.