Après avoir décidé mardi de suspendre le sélectionneur Marc Brys, le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), Samuel Eto’o, a été violemment repris de volée.

Samuel Eto’o a «profité» d’une décision de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique camerounais, rendue dans la journée de mardi, pour retourner la situation à son avantage. Cette commission, réunie par l’Association des clubs de football amateur et la Ligue de football professionnel, avait décidé de suspendre le staff technique de la sélection camerounaise nommé par la Fécafoot.

L’objectif était d’empêcher Eto’o de choisir les hommes entourant Brys. Cette décision a été celle de trop pour l’ancien buteur, qui avait accepté Brys à contrecœur, à condition de pouvoir sélectionner son propre staff. Après la suspension du Belge annoncée par la Fécafoot, la réaction du ministère des Sports vient comme prévu de tomber.

Cyrille Tollo, conseiller au ministère, a ainsi riposté avec beaucoup de véhémence sur les réseaux sociaux : «Nous avons appris comme de nombreux Camerounais que la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun a rendu une sentence dans l’affaire Lfpc et Acfac contre la Fécafoot. Tout Camerounais sensé et responsable doit prendre acte de cette sentence qui annule toutes les conséquences de droit de la résolution n°1 contenue dans le communiqué final de la session du Comité d’urgence de la Fécafoot tenue par visioconférence le 8 mai 2024 portant nomination des membres de l’encadrement de la sélection nationale masculine A seniors Fanion. Dès lors, il en découle évidemment que le seul staff technique, administratif et médical des Lions Indomptables valable est celui désigné conformément aux très hautes instructions de la présidence de la République.»

«Jamais le football camerounais n’a été autant traîné dans la boue»
L’homme, qui fustige sans surprise la Fécafoot, n’en est pas resté là, accusant Eto’o de chercher à faire suspendre le Cameroun et de ternir l’image du pays. «L’heure n’est plus à la gesticulation stérile, à un appel désespéré de la Fifa au secours, dans l’espoir égoïste et irresponsable de voir le Cameroun suspendu de toutes les compétitions […] Et dire que certains voulaient redonner au football camerounais sa grandeur ! Mais jamais notre sport roi n’a été autant au ras des pâquerettes ! Dans toute son histoire, jamais le football camerounais n’a été autant traîné dans la boue !», s’est-il exclamé avec colère.

Avant de conclure en fustigeant l’ex-buteur, accusé d’instrumentaliser ce conflit à des fins personnelles : «Et qu’on le veuille ou non, l’histoire retiendra que c’est sous le règne d’un réformateur de façade que s’est déroulée l’opération de démolition de ce que les Camerounais ont de plus cher, les Lions indomptables et leur football. On peut donc se poser légitimement la question de savoir si nous sommes toujours dans un combat sportif. La réponse est non. Les enjeux sont désormais éminemment politiques, mais restons dans le football pour l’instant.» Comme cela était pressenti, chacun se rejette la responsabilité d’une éventuelle suspension par la Fifa, et la Fécafoot devrait à nouveau réagir à ces déclarations. Alors que cette rocambolesque partie de ping-pong continue d’opérer en coulisse, le Cameroun ne sait toujours pas qui sera sur le banc pour les matchs qualificatifs pour la Coupe du monde 2026 qui arrivent à grands pas face au Cap-Vert (8 juin) et à l’Angola (11 juin). Marc Brys doit se demander où il est tombé…
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