Les travailleurs de La Poste ne veulent pas voir mourir leur boîte. Ils réclament leurs fonds logés à la Cdc pour financer la reprise des activités de l’entreprise. Par Justin GOMIS –

La Poste n’est pas encore sortie de l’ornière. Cet ancien fleuron du public connaît de nombreux obstacles, parmi lesquels «le retard récurrent des paiements de salaires, la suspension de plusieurs acquis pourtant inscrits dans les accords collectifs de l’entreprise et un manque de trésorerie qui asphyxie notre fonctionnement quotidien». Selon Mballo Dia Thiam, Secrétaire général de la Fgts/B, «ces problèmes, bien que nombreux, ne sont que la face visible d’une situation économique alarmante, qui s’explique également par des faiblesses structurelles et des choix stratégiques contestables». Pour faire face à ces problèmes, les travailleurs de La Poste réclament leurs fonds qui se trouvent à la Caisse des dépôts et consignations (Cdc). «Il est indispensable que les fonds logés à la Caisse des dépôts et consignations soient récupérés rapidement afin de permettre la relance des opérations et activités postales.»

Pour le Secrétaire général de la Fgts/B, «la suspension de ces ressources vitales compromet la mission de service public que La Poste est tenue d’assurer». Il pense qu’il urge de relancer les activités postales en tenant compte des transformations liées à la mondialisation, aux innovations technologiques, ainsi qu’aux crises récentes, comme celle du Covid-19, qui ont durablement affecté ce secteur. Cependant s’empresse-t-il de préciser : «Il serait réducteur de n’attribuer la crise actuelle qu’à des phénomènes externes.» Il indique que «la baisse continue des revenus d’exploitation de La Poste découle, en partie, de la dégradation de sa compétitivité. Les volumes de courrier ont chuté, victimes du développement des technologies de l’information et de la communication, tandis que la qualité des services a souffert d’un encadrement législatif dépassé, d’une offre financière obsolète. La concurrence des coursiers et privés sur les segments réservés à l’opérateur public achève de déséquilibrer l’exploitation».

Les travailleurs de La Poste veulent ainsi que leurs préoccupations, qui figurent dans le référentiel Sénégal Horizon 2050, soient bien pris en compte afin de les aider à sortir de cette situation qui a fini d’installer la boîte dans la précarité.
«Dans le cadre du «Projet», qui a servi de référentiel aux nouvelles orientations des autorités publiques, la survie de La Poste occupe une place de choix. Il est donc impératif que des actions concrètes soient prises pour redresser cette situation critique», ont dit les postiers aux nouvelles autorités.

Autre souhait émis par les postiers est que la dette qui asphyxie La Poste soit réglée, au risque d’empirer la situation. «La dette abyssale de La Poste vis-à-vis du remboursement des tiers, combinée à une rémunération faible de 12 milliards pour le service public, asphyxie l’entreprise et empêche toute perspective de développement. Si rien n’est fait, cette situation ne fera qu’empirer», ont-ils dit.
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