La pandémie du Covid-19 a négativement impacté l’activité économique ainsi que l’équilibre des finances publiques de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa).  A preuve, le communiqué final de la 22e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement relève que «le taux de croissance du Pib, initialement attendu à 6,6% en 2020, est ressorti à 0,9%, en raison de la baisse générale de l’activité, en particulier dans les secteurs de la manufacture, du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration…».
Le niveau général des prix, note le document, «a progressé de 2,1% en 2020 après une baisse de 0,7% en 2019, sous l’effet du renchérissement des denrées de grande consommation, consécutif aux difficultés d’approvisionnement des marchés».
Quid des finances publiques ? Sani Yaya, président du Conseil des ministres statutaire, a indiqué que «le déficit budgétaire s’est aggravé de 3,4 points de pourcentage du Pib pour s’établir à 5,8% en 2020, en raison de la forte progression des dépenses, notamment celles engendrées par la riposte contre la pandémie, dans un contexte de quasi-stagnation des recettes».
Dans ce contexte de moins-values de recettes fiscales, la Bceao a, en collaboration avec l’Agence Umoa Titres, permis aux Etats de lever des fonds à coût modéré sur le marché de la dette publique, à travers le lancement des «Bons Covid-19», pour faire face aux 7 urgences du moment. Ainsi, renseigne Sani Yaya, «les Etats ont pu mobiliser un montant de 1 172,6 milliards de francs Cfa pour trois mois, au taux moyen de 3,14%. A l’échéance de ces Bons, l’opération a été renouvelée à trois reprises au cours desquelles les Etats ont levé successivement des montants de 831,1 milliards, 683,6 milliards et 548,1 milliards à des taux inférieurs à 2,5%». En outre, pour soutenir les entreprises en difficultés du fait de la crise, la Banque centrale a invité les banques et les institutions de microfinance à leur accorder un report d’échéances sur leurs prêts, pour une période de trois mois renouvelables, sans charge d’intérêt, ni frais ni pénalité de retard. A travers cette initiative, souligne-t-il, «2 671 entreprises et 9 025 salariés du secteur privé et 17 systèmes financiers décentralisés ont pu bénéficier des reports d’échéance pour un montant cumulé de 380,4 milliards à fin décembre 2020…».
A l’issue des travaux, les chefs d’Etat ont rendu un vibrant hommage au Président Ouattara qui, durant 5 ans, a présidé la Conférence avec beaucoup d’engagement. Ils ont à l’unanimité désigné le Président du Faso comme nouveau président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Uemoa.
S’agissant de la Présidence en exercice de l’Union, la Conférence a élu à l’unanimité Son Excellence Monsieur Roch-Marc Christian Kaboré, Président du Faso, comme nouveau président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Uemoa. La Conférence a rendu un vibrant hommage à Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara pour son leadership et son engagement dans la consolidation du processus d’intégration sous- régionale.