L’Afrique subsaharienne devrait enregistrer un redressement modéré en 2021, avec un taux de croissance de 2,7%. Cependant, la région est exposée à plusieurs risques de dégradation, selon la Banque mondiale qui s’attend à une croissance des principaux partenaires commerciaux inférieure aux prévisions. La dette publique a considérablement augmenté dans la région pour atteindre, selon les estimations, 70% du Pib en moyenne au cours de l’année écoulée.
L’Afrique subsaharienne devrait enregistrer un redressement modéré en 2021, avec un taux de croissance de 2,7%, selon les perspectives de la Banque mondiale.
L’institution de Bretton woods indique aussi que la reprise de la consommation et de l’investissement privés pourrait être plus lente que prévu antérieurement, mais les exportations devraient s’accélérer progressivement à la faveur de la relance des activités des principaux partenaires commerciaux. «Le redressement de l’activité économique dans les grands pays avancés et émergents et dans les principaux partenaires commerciaux de la région (Europe, Chine, Etats-Unis) repose principalement sur les annonces encourageantes en matière de développement et de déploiement des vaccins anti Covid-19 ainsi que sur les nouveaux programmes de relance budgétaire», estime l’institution financière internationale dans sa dernière édition semestrielle des Perspectives économiques mondiales.
D’après ses experts, «les prévisions d’une croissance atone en Afrique subsaharienne sont dues à la persistance de la pandémie de Covid-19 dans plusieurs pays, qui fait obstacle à la reprise de l’activité économique. Ainsi, soulignent-ils, elle provoquera une baisse de 0,2% des revenus par habitant cette année, et mettra les Objectifs de développement durable (Odd) encore moins à la portée de nombreux pays de la région. Ce renversement de tendance devrait entraîner le basculement de dizaines de millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté en 2020 et 2021».
Par ailleurs, les perspectives pour l’Afrique subsaharienne sont exposées à plusieurs risques de dégradation. D’après la Banque mondiale, la croissance des principaux partenaires commerciaux pourrait être inférieure aux prévisions. «La distribution à grande échelle d’un vaccin contre le Covid-19 dans la région se heurtera probablement à de nombreux obstacles, notamment les insuffisances des infrastructures de transport et le manque de capacité des systèmes sanitaires», craignent les experts en économie. A les en croire, ces difficultés, encore aggravées par des catastrophes naturelles, comme les récentes inondations qui ont provoqué des dégâts considérables et l’augmentation de l’insécurité, en particulier dans le Sahel, pourraient retarder la reprise.
Economie mondiale projetée à 4%
En outre, la dette publique a considérablement augmenté dans la région pour atteindre, selon les estimations, 70% du Produit intérieur brut (Pib) en moyenne au cours de l’année écoulée. Ce qui ne fait qu’accroître les préoccupations suscitées par la viabilité de l’endettement dans certains pays. «Les banques pourraient enregistrer une forte augmentation des prêts improductifs, les entreprises ayant peine à assurer le service de leur dette par suite de la chute de leurs recettes», prévoit la Banque mondiale. Aussi, les répercussions négatives durables de la pandémie pourraient ralentir la croissance à long terme en raison de l’ampleur de la dette qui paralyse l’investissement, de l’impact des confinements sur la scolarité et la valorisation du capital humain, et de la dégradation de l’état de santé des populations.
Quid de l’économie mondiale ? La Banque mondiale indique, dans sa dernière édition semestrielle des Perspectives économiques mondiales, qu’elle «devrait progresser de 4% en 2021, à condition que le déploiement initial des vaccins contre le Covid-19 débouche sur des campagnes massives de vaccination tout au long de l’année. La reprise risque néanmoins de rester modeste si les responsables politiques ne passent pas résolument à l’action pour endiguer la pandémie et mettre en œuvre des réformes propices aux investissements».