CROISSANCE – Projections économiques en 2019 : Le Sénégal table sur un taux de 6,8%
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De 6,6% en 2018, le Sénégal attend un taux de croissance de 6,8% en 2019. L’annonce a été faite par le ministre de l’Economie, des finances et du plan samedi lors de la clôture de la session budgétaire à l’Assemblée nationale.
Le gouvernement compte maintenir la dynamique croissante du taux de croissance au Sénégal. Ragaillardi par les 6,6% de cette année, l’Etat du Sénégal veut atteindre un taux 6,8% en 2019. L’annonce est du ministre de l’Economie, des finances et du plan, qui clôturait samedi la session budgétaire à l’Assemblée nationale. Pour 2019, «c’est une croissance de 6,8%, mais la croissance devrait atteindre 7,3, 7,4 voire 7,5 pour atteindre une croissance à deux chiffres vers les années 2022-2023», a projeté M. Bâ.
Pour cela, a-t-il souligné, «nous avons un Plan d’actions prioritaires estimé à 14 000 milliards environ. Sur cette somme, on a un gap de financement que nous recherchons au niveau des partenaires techniques et financiers. Il est estimé à 2850 milliards». Pour cette manne financière que le pays devra emprunter dans le cadre du Groupe consultatif de Paris le 17 décembre prochain, le ministre des Finances rassure que «le Fmi a dit que le Sénégal a un risque de surendettement faible». Il ajoute : «Le Sénégal n’a pas de problème pour lever des fonds. Au contraire, le Sénégal attire. Il est facile de lever des fonds pour le Sénégal parce que la gestion est rigoureuse, transparente et les investissements sont faits pour améliorer la situation du pays.»
«Surpuissance» du Mefp
Par ailleurs, le budget du ministère de l’Economie, des finances et du plan a connu une hausse passant de 245 milliards 274 millions 363 mille 495 francs Cfa contre 216 milliards 240 millions 968 mille 560 francs en 2018, soit une hausse de 29 milliards 033 millions 394 mille 935 francs en valeur absolue et 13,43% en valeur relative.
Amadou Ba fait remarquer que certains programmes tendant à moderniser les régies financières, notamment la Douane, ont connu une hausse. «La seconde justification de cette hausse du budget du ministère est due aux traitements des retraités. En effet, le Fonds national des retraités est logé au sein du budget du ministère mais ne constitue pas dans la pratique des fonds spécifiques au ministère. C’est un budget destiné à tous les fonctionnaires retraités et géré par le ministère des Finances», a-t-il déclaré.
Mais cette situation s’explique, selon Cheikh Bamba Dièye, par la «surpuissance» du ministre des Finances dans l’architecture gouvernementale. «Il y a beaucoup de problèmes que le Sénégal connaît en termes de fonctionnalité, de rapidité et d’éclairage au sein du gouvernement. La plupart des problèmes trouvent leur source dans la macrocéphalie que constituent vous le (ministre) et votre ministère. Les ministres ont comme patron : le Premier ministre, le président de la République et le ministre de l’Economie et des finances. C’est de l’archaïsme en termes de développement. Trop de concentration tue la transparence et l’efficience dans les actions», regrette le député non-inscrit.
La réponse du ministre ne s’est pas fait attendre : «Des évolutions sont à prévoir lorsqu’en 2020 le Sénégal va commencer la déconcentration de l’ordonnancement mais le ministère de l’Economie et des finances sera toujours le régulateur des dépenses. Dans tous les pays, c’est comme ça.»
bgdiop@lequotidien.sn