La 13e édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, le Dak’art, s’est officiellement ouverte hier à Dakar. La cérémonie a été marquée par l’annonce du chef de l’Etat de porter le budget de cette biennale à 1 milliard de F Cfa. Soit le double du budget actuel.

Le président de la République, qui a présidé hier la cérémonie officielle d’ouverture de la 13é édition du Dak’art, a annoncé sa décision de porter le budget de cette rencontre à 1 milliard de francs Cfa. Il a voulu réaffirmer à travers cette hausse, son ambition de contribuer fortement à ce rendez-vous culturel phare de l’Afrique et, au-delà favoriser le rayonnement de l’art africain contemporain. Lors de la précédente édition en 2016, Macky Sall avait élevé le budget de cette biennale de 300 millions à 500 millions de F Cfa. Ce au grand bonheur du monde des arts visuels du Sénégal. Cette année encore, il fait un grand geste.
Pour le chef de l’Etat, il s’agit de renforcer l’écosystème des arts visuels au Sénégal et à travers, celui de toute l’Afrique. «Le gouvernement mettra tout en œuvre afin que l’art, au delà des aspects créatifs et identitaires qu’il porte, contribue davantage au développement économique de notre pays», promet-il. Motivant cette décision de doubler le budget du Dak’art, M. Sall rappelle les nombreux défis et exigences qui attendent l’Afrique dans le domaine des arts, particulièrement celui des arts visuels : exigence de financement, formation, prise en charge plus affirmée des entreprises et des industries créatives et prise en compte des droits d’auteurs. «Le défi majeur est de valoriser nos ressources créatives. Situons-nous dans le temps de l’action. En apportant des réponses innovantes aux exigences évoquées plus haut. C’est la meilleure voie pour renforcer l’écosystème des arts visuels au Sénégal. Et la biennale constitue à cet effet un levier essentiel pour relever ces nouveaux défis», souligne-t-il.
Dans cette même volonté de soutenir les arts, le Président a promis, en ce qui concerne l’application de la loi du 1% qui exige d’intégrer un programme de décoration artistique dans tout projet de construction et d’équipement d’un bâtiment public ou établissement recevant du public d’un coût prévisionnel de plus 20 millions, de demander au ministre de dresser un rapport. Et en ce qui concerne la place des arts et de cette biennale, il a promis de se faire l’avocat de la Biennale auprès de ses collègues de l’Union africaine pour que ces derniers puissent participer au financement de la culture en Afrique ainsi qu’au financement de la biennale. C’est sa façon à lui de répondre aux sollicitations et aux interpellations qui ont été respectivement soulevées par Baïdy Agne, le président du comité d’orientation, et Simon Njami, directeur artistique de la Biennale.

Hommages et prix
Outre cette annonce, la cérémonie d’ouverture de la 13e édition de la biennale a été marquée par les différentes prestations d’artistes issus des pays invités d’honneur : la troupe rwandaise, un instrumentiste tunisien et du Sénégal, la chorale A chœur joie, la troupe de Marianne Niox, Frères Guissé,…, et l’hommage rendu aux «éminentes figures du monde des arts et de la culture qui nous ont hélas quittés  depuis la dernière biennale».
Par ailleurs, le photographe ivoirien, Frank Fanny, ainsi que Mehdi-Georges Lahlou du Maroc, le Nigérian, Tejuoso Olanrewaju Aka Olan, et la béninoise, Laeila Adjovi, ont été primés par le jury de la biennale qui a respectivement décerné à ces artistes, le prix spécial Uemoa (5 millions de F Cfa), le prix Oif (15000 euros environ 9 millions de F Cfa (5000 euros en espèce et 10000 euros dans la formation), le prix révélation du ministère de la culture (10 millions de F Cfa) et le Grand prix du chef de l’Etat Léopold S. Senghor pour leurs œuvres. Les activités de la biennale se poursuivent jusqu’au 2 juin.
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