Beaucoup d’artistes méconnaissent fortement les droits qu’ils ont sur leurs œuvres. La Sodav travaille à changer cet état des faits.

Le conseiller technique du ministre de la Culture, Aziz Dieng, regrette le fait que certains artistes en général, et en particulier ceux des arts visuels, «méconnaissent leurs droits». «Le fait qu’on représente leurs œuvres leur fait gagner de l’argent. La loi dit que quand vous représentez une œuvre, vous devez payer», assure Aziz Dieng qui intervenait mardi dernier au cours d’une discussion sur les droits d’auteur et les droits voisins, en présence du directeur général de la Société du droit d’auteur et des droits voisins (Sodav), Aly Bathily, et de la productrice et Présidente du conseil d’administration (Pca) de la Sodav, Ngoné Ndour.
Il y a les droits spécifiques pour les artistes des arts visuels, a indiqué M. Dieng qui a cité les droits de suite qui «donnent le droit à l’artiste d’être associé au succès commercial de son œuvre». «Toute revente de l’œuvre doit faire l’objet de reversement de pourcentage à l’artiste. Ce sont 5% au Sénégal», a souligné celui qui dit que «la notion de vente est impropre». «On ne vend pas une œuvre. Il y a un droit éternel attaché à l’œuvre», selon M. Dieng. Dans les droits d’auteur, on retrouve le droit moral d’une part qui englobe quatre choses, selon le conférencier, qui cite le droit au respect du nom qui oblige à citer l’artiste quand on reprend son œuvre. Il y a le droit de divulgation, détenu seul par l’artiste, qui dispose par ricochet du droit de retirer son œuvre. Le droit au respect de l’esprit et de l’intégrité de l’œuvre est le dernier droit évoqué par Aziz Dieng, pour dire qu’«on n’a pas le droit de recadrer une photo, de colorier, de modifier une œuvre. Si l’artiste porte plainte, il aura raison», et les droits patrimoniaux qui sont des droits économiques.
Ce débat est intervenu à quelques semaines de la Biennale des arts au Sénégal. Le Dg de la Sodav a rappelé qu’il y a une certaine prérogative que la loi 2008-09 reconnaît aux artistes, notamment le droit de suite qui fera l’objet d’un congrès mondial qui aura lieu le 1er mai prochain à Dakar. Les artistes plasticiens et graphiques bénéficient des mêmes prérogatives que les musiciens et autres.
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