Un non-lieu pour Ousmane Sonko dans l’affaire de viol supposé qui l’oppose à la masseuse Adji Sarr. C’est ce qu’attendent les avocats du président du Pastef après l’audition de ce dernier dans le fond du dossier hier, par le Doyen des juges d’instruction, Maham Diallo, en charge de cette affaire.Par Aliou DIALLO –

Impressionnant dispositif sécuritaire hier au Palais de justice de Dakar, où l’opposant Ousmane Sonko a été entendu par le Doyen des juges d’instruction, Maham Diallo, dans le fond du dossier de viol présumé sur la jeune masseuse Adji Sarr. Toutes les issues menant au Temple de Thémis ont été barricadées. Les accès contrôlés par des Forces de l’ordre, prêtes à en découdre avec d’éventuels fauteurs de troubles. La Gendarmerie nationale, qui assure la sécurité des lieux, a même déployé un drone qui a survolé le ciel, durant tout le temps de l’audition du leader du parti Pastef. La horde de journalistes a été parquée dans un périmètre où il n’y avait pas possibilité pour eux de faire des mouvements comme bon leur semble. Le calme s’impose aux alentours du Palais de justice. Les mécaniciens, qui tiennent garage près du Tribunal, font comme si de rien n’était. Pendant que les passants vaquent tranquillement à leurs occupations.

«Il a fourni toutes les preuves de son innocence»
Arrivé vers 11 heures, Ousmane Sonko est ressorti vers 16 heures.
A l’issue de son audition par le magistrat-instructeur, les avocats du président du Pastef sont revenus devant la presse sur cette entrevue. En premier, Me Bamba Cissé, coordonnateur du pool des avocats de Ousmane Sonko, indiquera la posture de son client devant le Doyen des juges d’instruction. «Ousmane Sonko a été entendu pendant au moins trois tours d’horloge. Il a répondu à toutes les questions posées par le Doyen des juges. Il a, comme vous l’imaginez d’ailleurs, contesté les faits et démonté l’accusation. Il a fourni toutes les preuves de son innocence», a déclaré l’un de ses avocats, Me Bamba Cissé. Le conseil du leader du Pastef a tenu à faire une précision face à la presse : «Contrairement à une idée répandue, c’est lui-même, Sonko, qui a réclamé son audition. Donc, ça s’est très bien passé. Il a fini d’admettre toutes les preuves, de les porter à l’attention du juge d’instruction que cette accusation ne repose sur absolument rien du tout.»

Par ailleurs, Me cissé a estimé que le juge d’instruction, Maham Diallo, n’a aujourd’hui aucun moyen de renvoyer l’affaire en jugement. Donc, nous escomptons, rajoute-t-il, un non-lieu total par rapport «à ces faits inexistants, qui ont été la source d’un plan ourdi par des personnes tapies dans l’ombre, qui ont voulu simplement éliminer un adversaire politique».

Relativement à une éventuelle convocation pour une confrontation avec son accusatrice, Adji Sarr, Me Etienne Dione a apporté des clarifications. Il déclare : «Le juge ne lui a pas signifié une convocation. Lorsque vous êtes entendu, en principe, ça prend fin. Quand le juge veut procéder à une confrontation, il vous le signifie tout de suite ou bien quelques jours après, il pourra vous le signifier.» Pour Me Dione, la confrontation n’est pas nécessaire, mais elle est possible dans le cadre de la procédure en cours.