Imam El Hadj Ismaïla Dondé, représentant de la famille de El Hadj Malick Sy à Fatick, a été rappelé à Dieu hier. Le guide religieux, qui s’était illustré dans le dialogue islamo-chrétien, a été inhumé à 17 heures dans la mosquée qui jouxte son domicile, sis aux abords de la Rn1, juste à l’entrée de la capitale du Sine, en venant de Dakar.

La capitale du Sine vient de perdre un fervent défenseur du dialogue islamo-chrétien. Il s’agit de l’imam El Hadj Ismaïla Dondé, représentant de la famille de El Hadj Malick Sy à Fatick et rappelé à Dieu hier en début d’après-midi. Agé de 89 ans, le guide religieux a été inhumé à 17 heures dans la mosquée qui jouxte son domicile sis aux abords de la Rn1, juste à l’entrée de la cité de Mame Mindiss, en venant de Dakar. Il a été accompagné à sa dernière demeure par une foule immense, composée de disciples, amis, sympathisants, voisins, mais aussi des autorités administratives et religieuses de Fatick.
Malgré son absence de Fatick (Ndlr : il y est affecté depuis 4 mois), frère Léon Robert Mbengue, ancien directeur du Centre Dalal Khel de Fatick (situé en face de la maison mortuaire), que nous avons joint par téléphone, a tenu à faire un témoignage sur le défunt marabout. «Serigne Ismaïla Dondé était mon voisin depuis 2008. J’ai passé dix ans de contact, de partage et d’échanges avec lui. Pendant toutes ces années, je me suis présenté à lui comme son talibé», dit-il très ému. Poursuivant son témoignage, il ajoute : «Je retiens de lui un homme de prière, de foi et très éloigné de la mondanité. C’était aussi une personne très ouverte et austère. Sa chambre me rappelait les images qu’on montrait de Serigne Saliou Mbacké. Tout ce qui comptait pour lui, c’est Dieu le Père et rien d’autre n’avait de sens à ses yeux», a fait savoir l’homme d’église.
Par rapport au rôle joué par le défunt marabout dans le cadre du dialogue islamo-chrétien, M. Mbengue indique : «En tant que représentant des Tidianes, il s’était fait remarquer par sa proximité avec toutes les confessions et toutes les confréries dans la ville de Fatick. Il était surtout un grand défenseur du dialogue islamo-chrétien et il était même arrivé à dire devant l’archevêque qu’on a dépassé l’étape du dialogue islamo-chrétien. Il disait que nous sommes maintenant dans la cohabitation islamo-chrétienne. Il venait régulièrement aux messes et célébrations et quelles que soient l’heure et la durée de la messe, il restait toujours. Et même quand il avait pris de l’âge, il se faisait toujours représenter par sa fille, Amy Dondé. Son rappel à Dieu à quelques jours de la célébration du Gamou constitue un signe qui nous invite à la méditation», a soutenu frère Léon Robert Mbengue.
Dans le même ordre d’idées, l’imam Mamadou Aladji Diallo dira : «Imam Ismaïla Dondé était avant tout un fervent talibé de Cheikh Ahmed Tidiane et un grand défenseur de l’islam. C’est quelqu’un qui aimait aider son prochain. Il était aussi très proche de la communauté catholique. C’est sans doute ce qui justifie la présence à son inhumation de l’abbé Simon Niakh, curé de la paroisse Sainte Jeanne d’Arc de Fatick. D’ailleurs, c’est grâce à lui que j’ai aussi l’habitude de me rendre à l’église pour communier avec les fidèles catholiques», a renseigné ce chef religieux résidant à Peulgha.
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