Déclaration – Le député Amadou Bâ n°2, sur la Haute cour de justice : «Ce n’est pas une chambre de guillotine ni une usine à gaz pour éliminer des opposants»

Le député Amadou Bâ n°2, cinquième vice-président de l’Assemblée nationale, balaie les doutes que suscite la mise en place de la Haute cour de justice. Pour le parlementaire, cette juridiction n’est pas «une machine» destinée à «éliminer des opposants».Par Amadou MBODJI –
Le député du parti Pastef, Amadou Bâ, rassure les sceptiques, qui voient derrière l’installation de la Haute cour de justice une volonté pour le pouvoir «de régler des comptes politiques». Balayant d’un revers de main cette opinion, le député du parti Pastef, qui s’exprimait sur Walf Tv, tient à préciser que ni le président de la République, ni le Premier ministre, ni l’Assemblée nationale ne peuvent renvoyer quelqu’un devant la Haute cour tant que la Commission d’instruction n’aura pas trouvé des charges suffisantes pour justifier cette action.
Cinquième vice-président de l’Assemblée nationale, il soutient que ce processus repose sur des critères juridiques stricts, et non sur des considérations politiques. «Ce n’est pas une chambre de guillotine ni une usine à gaz pour éliminer des opposants», rassure Amadou Bâ.
Le député, qui fait partie des 8 nouveaux juges qui ont prêté serment, samedi dernier devant le président de l’Assemblée nationale, ajoute que le rôle des magistrats est de rendre «une justice impartiale, sans animosité, vengeance ou volonté politique». Il poursuit son argumentaire en insistant sur le fait que les décisions de la Haute cour ne sont pas susceptibles d’appel, et que l’indépendance de la Justice doit être préservée. M. Ba admet que les critiques, qui alimentent des fantasmes autour de ce processus, doivent être mises en perspective. «Les juges ont prêté serment pour rendre une justice noble, et non pour éliminer des adversaires politiques», renchérit-il.
Les huit (8) membres titulaires de cette institution, qui y représentent l’Assemblée nationale, sont : Alioune Ndao, Ramatoulaye Bodian, Youngar Dione, Amadou Bâ n°2, Rokhy Ndiaye, Ayib Daffé, Daba Wagane et Abdou Mbow. Les huit autres suppléants sont Samba Dang, Oulimata Sidibé, El Hadji Babacar Tambédou, Fatou Diop Cissé, Mouramani Kaba Diakhité, Mberry Hélène Ndoffane Diouf, Mayébé Mbaye et Fatou Sow.
L’essentiel des tâches de cette juridiction dont la mission est de juger les ministres en exercice et les anciens ministres de même que le président de la République en fonction et ses anciens prédécesseurs, s’ils sont accusés de fautes ou autres manquements dans l’exercice de leurs fonctions, sera essentiellement effectué par des magistrats professionnels. Puisque la Haute cour de justice est présidée par le Premier président de la Cour suprême alors que le Procureur général près la Cour suprême y assure les fonctions de Ministère public.
La Commission d’instruction de la Haute cour de justice a la charge d’instruire les dossiers, après que les mises en accusation ont été votées par l’Assemblée nationale. Elle est présidée par le Premier président de la Cour d’appel de Dakar, qui est assisté par des magistrats du siège.
La Haute cour de justice avait disparu depuis l’affaire des chantiers de Thiès avant de réapparaître avec le nouveau régime en place.
ambodji@lequotidien.sn