Idrissa Seck doit déchanter, lui qui avait espéré une consigne de vote de Abdoulaye Wade. Ce dernier a officialisé hier sa position à travers une vidéo. Il ne soutient qu’une chose : la non tenue du scrutin du 24 février et des «actions» le jour du vote.
Les informations avaient suinté ces derniers jours que Wade avait décidé de ne donner aucune consigne de vote en faveur d’un quelconque candidat. C’est officiel depuis hier puisque danse vidéo de 13 minutes, le secrétaire général du Parti démocratique sénégalais a mis fin à ce suspense depuis que son fils a été recalé par le Conseil constitutionnel. Ni Idrissa Seck ni Madické Niang, encore moins un non libéral. «Nous avons décidé de nous opposer à la tenue d’une élection qui est entièrement fabriquée dans le seul but de réélire le candidat sortant, en l’espèce Monsieur Macky Sall qui a prouvé son mépris des règles élémentaires de la démocratie, son mépris du Peuple sénégalais. Je le dis nettement : Ces élections dont les concurrents les plus dangereux ont été ignominieusement éliminés, et d’autres pour en arriver à 5 candidats, ne peuvent pas être appelées des élections ; et nous nous ne l’accepterons pas», a-t-il prévenu. Engoncé dans son boubou gris trois pièces, feuilles entre les mains, la lecture saccadée, l’ancien Président compte sur le Front de l’opposition, sur proposition de son parti, pour «la mise en place immédiate d’une Commission nationale de transition démocratique». Et il se veut plus menaçant : «Macky Sall doit avoir le courage de prendre conscience de son aveuglement et surmonter son entêtement Il est encore temps pour lui de se ressaisir. S’il s’y refuse, il endossera devant notre Peuple et devant l’histoire une écrasante responsabilité dont il ne pourra jamais se débarrasser.»
Actions le jour du scrutin et après
Me Wade, attendu à Dakar demain, jeudi, annonce un programme d’actions «d’ici le 23 février» pour empêcher la tenue du scrutin. «Actions dans la journée du 24 février, actions au-delà du 24 février, c’est-à-dire la proclamation des résultats. Ce programme d’actions sera discuté entre les partis du Front et les autres partis qui nous rejoindront», dit-il. Avant de préciser que cette lutte sera «pacifique et respectueuse des lois et règlements». Mais, souligne-t-il encore, «qu’il soit bien entendu que nous exercerons pleinement nos droits sans aucune concession». Et Wade y va jusqu’à proposer le report des élections alors que la campagne électorale a démarré.