Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) considère que le décret portant réquisition du personnel de la Sénégalaise des eaux (Sde) n’a pas sa raison d’être. Parce que, expliquent Oumar Dia et Cie, «le service minimum a toujours été assuré durant les jours de grève, les populations ayant été pour l’essentiel approvisionnées en eau potable». Dans un communiqué, le syndicat indique que le «sabotage brandi par le ministre de l’Eau relève de l’imaginaire et de l’affolement pour justifier une mesure de réquisition inédite dans l’histoire des luttes syndicales dans le pays».
En effet, lit-on dans le document, ce décret de réquisition «suspend illégalement le droit de grève consacré par la Constitution, la loi 61-33 et le Code du travail». C’est inacceptable, condamnable, d’après ces enseignants, «parce que c’est une violation flagrante des lois fondamentales de la République». Ils expliquent : «Le principe de réquisition à mettre en œuvre dans certaines conditions particulières est, en effet, prévu par la loi mais il y est encadré, parce que dans l’application, un décret fixe les postes ou fonctions à cibler pour assurer le service minimum». En conséquence, poursuivent-ils, «un décret de réquisition de l’ensemble du personnel d’une administration, théâtre d’un conflit de travail, est à l’évidence un déni total du droit de grève».
Au regard de toutes ces considérations, le Sudes condamne «énergiquement le recours à une réquisition qui ne respecte pas l’esprit des lois du pays». Il met en garde le gouvernement contre toutes les mesures «arbitraires de répression» à l’encontre des travailleurs de la Sde, pour qui il exprime sa solidarité et son soutien total. Le syndicat d’enseignants de rappeler que «face à la lutte ferme dans l’unité et la détermination» des travailleurs de la Sde, sur recommandation du ministre de l’Eau et de l’assainissement, le président de la République a signé le 6 décembre 2019, le décret 2019-2067 portant réquisition du personnel de la Sde, «en y faisant appel à l’Armée et à la police pour son application. De gros moyens pour si peu, dans le dessein d’intimider sans doute».
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