Décrytage – Le technicien espagnol a mis tout le monde d’accord : Le Paris gagné de la «méthode Enrique»

Critiqué, considéré par certains comme un «incompris», Luis Enrique a finalement mis tout le monde d’accord, en offrant au Paris St-Germain sa première Ligue des Champions. Un exploit historique qui porte la marque d’un technicien, prêt à mourir avec ses idées, qui croit à son discours et à sa méthode.
Par Hyacinthe DIANDY – «Il est fou ! Comment il veut gagner la Ligue des Champions sans des joueurs d’envergure, sans des stars ?»
Ces propos ont souvent bourdonné dans les oreilles de Luis Enrique.
Mais c’était sans compter avec la détermination, l’envie du technicien espagnol qui savait ce qu’il veut et où il va.
Aujourd’hui, Enrique est à jamais entré dans l’histoire du Paris Saint-Germain !
L’entraîneur de 55 ans a non seulement transformé complètement l’équipe parisienne, mais il a aussi réalisé le plus grand rêve du club de la capitale française : celui de remporter pour la première fois la Ligue des Champions (Ldc). Avec, cerise sur le gâteau, un score (5-0) jamais réussi dans une finale de Ldc.
Il a fait adhérer tout un club à ses méthodes
L’épopée européenne du Psg doit évidemment beaucoup à son entraîneur qui a su, à force de patience et de persuasion, faire adhérer tout un club à ses méthodes. Des méthodes, un style qui ont fait oublier certaines stars (comme Mbappé) et qui ont fait éclore de jeunes prodiges, comme Bracola, Vitinha, Neves et un certain Désiré Doué, héros de la finale. En allant aussi chercher le dribbleur-provocateur Kvarats-khelia. Tous encadrés par des anciens comme Marquinhos, Dembélé et Cie.
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Pressing haut, jeu en mouvement, éviter de moins porter pour favoriser l’attaque rapide, permutation incessante (com-me celle entre Doué et Dembélé), il y a eu du tout dans la «méthode Enrique», et qui a été sans pitié samedi face à un Inter Milan sans âme, balayé 5-0.
«On est pas 11 champions d’Europe, on est 24 champions d’Europe»
En fait, le collectif, l’ancien coach du Barça y croit et cela transparaît dans son discours ; si on se fie à ses propos d’après-match quand il déclare : «On n’est pas 11 champions d’Europe, on est 24 champions d’Europe.» Un esprit d’équipe qu’il toujours cultivé, le poussant à former un groupe uni, réceptif, qui l’écoute aveuglément dans les vestiaires, sur le banc, au bord de la ligne de touche. On a encore cette image, quand, bien que menant 4-0, il applaudit Dembélé qui va au pressing. Un Dembélé qu’il a pourtant, un moment, renvoyé sur le banc. Suffisant pour mettre le curseur sur cet esprit de groupe que Luis a inculqué à ses gamins, devenus aujourd’hui les plus jeunes champions d’Europe de l’histoire de cette «Coupe aux grandes oreilles».
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En conduisant son équipe à cette consécration historique, 32 ans après l’Olympique de Marseille et 14 ans après la venue des Qataris, Luis Enrique a aussi réalisé une performance inédite contre deux clubs italiens. En effet, pour la petite histoire, alors entraîneur du Fc Barcelone en 2015, Enrique a remporté la Ligue des Champions en battant la Juventus en finale (3-1). Dix ans plus tard, notamment ce 31 mai 2025 à Munich, le technicien espagnol a mené le Paris Saint-Germain à la victoire contre l’Inter Milan en finale de la plus prestigieuse compétition européenne interclubs. Un succès séduisant en une décennie contre deux clubs d’un même championnat.
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Cette réussite permet à Luis Enrique de rejoindre le cercle restreint des entraîneurs ayant gagné la Ligue des Champions avec deux clubs différents. Avec Barcelone en 2015 puis avec le Psg en 2025. Il entre ainsi dans l’histoire aux côtés de Ancelotti, Ottmar Hitzfeld, Heynckes, Mourinho et Pep Guardiola. Justement, concernant le coach de City, on a souvent parlé du style Guardiola. A partir d’aujourd’hui, c’est la «méthode Enrique» qui est à la mode.
hdiandy@lequotidien.sn