Défi et enjeu de l’enseignement catholique préscolaire du Sénégal : Les acteurs en conclave à Thiès

«Défi et enjeu de l’enseignement catholique», c’est autour de ce thème, qui a réuni, ce week-end à la Cathédrale Sainte Anne de Thiès, l’Association d’entraide pour les écoles préscolaires catholiques du Sénégal. Une occasion pour les acteurs de passer au crible la problématique afin de trouver des solutions.
Réfléchir sur les défis et enjeux de l’enseignement catholique préscolaire. Tel est l’objectif de l’Assemblée générale nationale qui a regroupé à Thiès, les acteurs de l’enseignement préscolaire privé catholique des sept diocèses du Sénégal à savoir Ziguinchor, Tambacounda, Thiès, Kaolack, Kolda, Saint-Louis et Dakar. Il s’agit, en effet, avec cette dite formation, de revisiter les acquis mais surtout de pointer les défis et enjeux liés à l’éducation préscolaire. La pertinence d’une telle approche repose, en effet, sur le constat, fait que l’éducation préscolaire catholique est confrontée à beaucoup de difficultés, explique le directeur de l’Enseignement catholique de Thiès. Abbé Pierre Aye Ndione de citer le volet «accès». Il explique : «Dans beaucoup de zones défavorisées, le préscolaire ne gagne pas encore l’intérêt de beaucoup de parents. Et l’objectif de l’Association d’entraide pour les écoles préscolaires catholiques, c’est de se rapprocher des parents pour les convaincre afin qu’ils puissent envoyer les enfants au préscolaire, qui est une étape incontournable aujourd’hui dans l’enseignement en général et en particulier l’éducation de base.»
Il y a également le manque d’infrastructures. «Il y a nécessité de mettre en place des infrastructures pour que les apprentissages puissent se dérouler dans de bonnes conditions, il faudrait un environnement approprié». Et de ce point de vue, indique Abbé Pierre Aye Ndione : «Nos ambitions sont freinées par le manque d’infrastructures.»
Au-delà de l’accès, l’enseignement préscolaire catholique est aussi confronté à un problème de maintien des enfants dans le préscolaire. «De la même manière qu’on parle de déperdition scolaire à l’élémentaire, dans les garderies d’enfants aussi il y a une déperdition. Il y a des parents qui amènent aujourd’hui leurs enfants demain ils ne font pas. L’enfant âgé de 2 à 6 ans est plus dépendant que l’enfant qui est à l’élémentaire donc il a toujours besoin du soutien des parents pour aller à l’école et l’objectif de l’association aussi est de faire en sorte que les enfants qui ont l’âge d’être préscolarisés le soient. Et nous nous battons pour cela.» A ces problèmes, s’ajoute celui de la qualité de l’enseignement. A ce propos le directeur de l’Enseignement catholique de Thiès indexe : «La formation initiale et la formation permanente des agents.» Il dit : «Nous avons beaucoup à faire parce qu’il y a beaucoup de nos éducateurs qui n’ont pas reçu la formation initiale et qui entre guillemets bricolent aujourd’hui pour tenir leur classe.» Et d’après lui, pour correspondre aux exigences du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet) qui inclut la qualité, il faudrait «qu’on prenne le temps et les moyens de former les agents d’éducation et de ce point de vue il y a beaucoup de nos agents qui sont en déphasage, soit ils n’ont pas reçu la formation initiale, soit ils se renouvellent pas. Et aujourd’hui quand on ne se renouvelle pas, on ne peut pas être performant». A son avis, «le monde change et les moyens et voies que nous utilisons aussi pour former doivent aussi évoluer. Et l’association réfléchit aussi autour des moyens à mobiliser pour une formation adéquate qui corresponde aux besoins des enfants en classe».
Au-delà, le directeur de l’Enseignement catholique de Thiès, Abbé Pierre Aye Ndione, est revenu sur la carte préscolaire au niveau du diocèse de Thiès et c’est pour dire, qu’il y a 34 établissements préscolaires. «Nous avons réussi un bon maillage parce qu’il y a plus d’écoles préscolaires qu’élémentaires. Cela veut dire que nous avons beaucoup fait en ce sens-là.» Il regrette tout de même que «parmi ces 34 établissements préscolaires, il y en a qui sont informels». Pour lui : «Il faudrait qu’on se batte pour que la qualité aussi suive parce que qui dit informel sous-entend insuffisance de qualité et nous travaillons à ce que toutes ces écoles soient formelles.»
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