Les syndicalistes du Saemss et du Cusems ne veulent plus entendre parler de non-respect des accords. En conférence de presse hier, ils ont appelé tous les acteurs de la Société civile à se constituer garants des accords pour que le gouvernement respecte ses engagements.Par Dieynaba KANE

– Après la suspension du mot d’ordre de grève et la signature du protocole d’accords avec le gouvernement, le Saemss et le Cusems insistent et prennent l’opinion à témoin afin que les autorités respectent leurs engagements. Hier en conférence de presse, les secrétaires généraux des deux syndicats du moyen-secondaire ont fait savoir qu’ils sont habitués à «la rengaine du non- respect des accords». C’est la raison pour laquelle, souligne Saourou Séne : «Nous alertons et c’est notre devoir d’alerter puisque nous venons de signer avec la partie gouvernementale des accords. Et ils sont tellement importants que le gouvernement devra avoir l’obligation de les respecter cette fois-ci.» Et le Se­crétaire général du Saemss d’ajouter : «Pendant qu’il est temps, nous interpellons tous les acteurs qui ont pris part au processus du début à la fin pour que les enseignants ne soient pas les seuls à parler du non-respect des accords.» D’après les secrétaires généraux du Saemss et du Cusems, l’Etat s’est inscrit «dans une dynamique de correction des iniquités et injustices notées dans le système de rémunération des enseignants».
Dans ce cadre, renseignent-ils, le gouvernement s’est engagé «à revaloriser la rémunération des personnels de l’éducation et de la formation selon les termes de l’accord signé le 26 février 2022 avec les syndicats représentatifs et conformément aux chiffres inscrits sur le tableau consignant les augmentations nettes d’impôts confirmées par le ministre des Finances et du budget à l’issue des simulations effectuées par ses services». De même, selon les syndicats, l’Etat s’est engagé à «parachever le processus de dématérialisation des actes de procédure de la fonction publique dès la fin du premier semestre de 2022 ainsi que l’immatriculation des entrants dans les écoles de formation». Entre autres points, il y a aussi l’engagement «d’inscrire dans le budget de 2023, un fonds de 150 milliards pour l’apurement des rappels dus aux enseignants». Tout en appelant au respect des engagements, le Saemss et le Cusems estiment qu’en «lieu et place d’un pacte, le meilleur gage de stabilité de notre système éducatif demeure le respect des accords signés avec les syndicats».
Par ailleurs, lors de cette rencontre avec la presse, la question du réaménagement du calendrier scolaire a été abordée. Saourou Sène a regretté le fait que le ministère de l’Edu­cation nationale n’a pas échangé avec les syndicats avant de prendre cette mesure. «Ce réaménagement nécessitait un minimum de partage entre le ministère et nous-mêmes, cela ne signifie pas qu’on est en co-gestion avec le ministère mais dans une dynamique de co-construction entre acteurs», a-t-il dit. Toutefois, prévient-il : «Nous en tant que mandataires des enseignants, s’ils nous interpellent sur la question et si nous sentons qu’il y a une im­portance à discuter de la question, on se retrouvera pour pren­dre la décision qui s’impose.»
Dans la même dynamique, les syndicalistes ont regretté la manière dont les ponctions ont été effectuées sur les salaires des enseignants. «A l’issue de cette grève, nous avons senti de lourdes sanctions qui ont pesé surtout sur les contractuels. Certaines ponctions ne répondent pas aux normes parce que parfois on a pris plus du tiers du salaire. Et cela on ne l’a pas constaté au niveau des fonctionnaires. De ce point de vue, si nous voulons aller vers un réaménagement du calendrier scolaire avec des enseignants motivés, disposés à se surpasser, il y a des choses à corriger», a fait savoir le Secrétaire général du Saemss.
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