Des raisons objectives de penser dès maintenant à une union sacrée autour de l’essentiel

A l’issue du scrutin du 24 mars 2024, le Peuple souverain a porté le candidat de la Coalition «Diomaye Président» à la magistrature suprême. Et je suis tenté de considérer cette victoire éclatante comme une injonction pour un changement, pour une amélioration non seulement d’un système de gouvernance, mais aussi des conditions de vie de diverses couches sociales du pays. D’ailleurs, le caractère irréversible d’une telle rupture commençait à être perçu avant même la précédente Présidentielle. En effet, beaucoup de jeunes d’ici et de la diaspora, les militants du parti Pastef, et leur leader adulé en particulier, avaient décidé de poser les jalons de cette vague déferlante dans l’espace politique. Et leur volonté d’atteindre cet objectif m’avait amené à écrire un texte dans lequel j’ai précisé : «Je dis sans ambages que ce vent de renouveau doit souffler sur l’échiquier politique sans tohu-bohu et en phase avec l’ancrage de la démocratie dans le pays.» (1)
Je souhaite que le 5ème président de la République du Sénégal puisse, avec l’aide de Dieu, acquérir bientôt l’habitude de nous assurer le bien-être, en mettant en œuvre habilement et pacifiquement le projet qu’il a défendu en l’occurrence. A notre tour et dans le souci de préserver exclusivement l’intérêt général, nous sommes enclins dès maintenant à l’accompagner, en dépit de nos différences et selon nos aptitudes ou dispositions personnelles. Sur cette lancée, je tiens à affirmer que s’impose à nous la nécessité de rechercher plusieurs possibilités de tirer profit au maximum de cette force indéniable : l’union des cœurs, une union sacrée autour de l’essentiel très sincèrement et, en plus, avec désintéressement. J’insiste donc sur cette union sacrée, en faisant prévaloir, d’abord et à juste raison, des considérations en rapport avec l’impulsion, nécessaire ces temps-ci, d’un sursaut national et, à un autre niveau, en tenant compte de certains enjeux géopolitiques au moment où nous nous apprêtons à exploiter nos ressources pétrolières et gazières. Ainsi, il est regrettable que, durant la campagne électorale, l’on n’ait pas accordé beaucoup plus d’importance à des débats contradictoires, centrés plus précisément sur l’exploitation des ressources en question.
Je répète que faire de la politique est, chez nous ou ailleurs, un engagement volontaire qui se mue automatiquement en sacerdoce, aussi bien pour ceux qui exercent le pouvoir que pour ceux qui militent dans les partis de l’opposition. Les premiers sont toujours censés, durant leur mandat, apporter les solutions idoines aux préoccupations essentielles des populations, tandis que les autres s’emploient à faire à propos des propositions ou contre-propositions. Par ailleurs, il me paraît opportun de rationaliser ou de mieux contrôler la vie politique dans le pays. Nous n’avons pas besoin de partis politiques qui, depuis leur création, n’ont aucune représentativité, ou bien ne sont pas parvenus à jouer dûment leur rôle. Et, par la suite, il conviendrait de revoir, au vu de la sacralité de la stature du chef de l’Etat, les conditions pour être candidat à une Présidentielle. Je peux même en dire autant en ce qui concerne les candidatures aux Législatives. Quant à la Société civile, je crois que celle-ci dont la contribution à la normalité du jeu démocratique est indispensable, va s’efforcer davantage d’affiner sa stratégie d’intervention.
Je n’oublie pas non plus, dans le but de tirer à juste raison des leçons du passé, cette impérieuse nécessité, celle d’éviter le germe d’une discordance à un niveau de décision très élevé, même passagère, qui pourrait infléchir d’une manière ou d’une autre le cours d’une évolution dans notre quête de progrès, qui nous obnubile tous, voire un processus que nous ne devons pas, d’un quinquennat à un autre, cesser d’entreprendre simultanément dans différents domaines.
A coup sûr, cette troisième Alternance politique que nos compatriotes, dans leur écrasante majorité, sont en train de célébrer sur toute l’étendue du territoire national, incitera tout le monde à nous envier à nouveau notre modèle démocratique.
1.Texte, «Du renouveau sur l’échiquier politique sans tohu-bohu», écrit par le simple citoyen et observateur que je suis toujours, en octobre 2018.
Badiallo dit Boucounta BA – Enseignant-chercheur à la retraite